Médias et nouvelles technologies : Des experts expliquent les enjeux pour la paix
‘‘Médias et Paix : la place des nouvelles technologies et les risques de la désinformation’’. Telle est la thématique qui a été développée, lors de la seconde journée de de la session de formation intitulée ‘‘Ecole itinérante’’, dédiée aux 90 auditeurs de l’Institut de Formation Politique Amadou Gon Coulibaly, avec l’appui de la Fondations ‘‘Leaders pour la paix’’.
Ce thème a été présenté par deux éminents hommes, notamment Esposito Frédéric, Professeur agrégé des universités, Directeur du département de science politique de l’Université de Genève (UNIGE) et spécialiste des relations internationales et des questions de sécurité internationale, et Venance Konan, Journaliste, éditorialiste et ancien Directeur général de Fraternité Matin, média de service public.
L’ancien Directeur général du journal gouvernemental ivoirien, a fait savoir qu’autant les nouvelles technologies permettent à la démocratie de se développer, en ce sens qu’elles donnent à tout le monde de s’exprimer, autant elles peuvent constituer un danger. Dans la mesure où l’on peut se servir de celles-ci pour « tuer la démocratie ». Prenant exemple sur le cas de l’ex-Président des Usa, Donald Trump qui se serait servi des réseaux sociaux pour monter l’assaut sur le capitole, qui a failli renverser la démocratie américaine. Venance Konan a également souligné la montée de l’extrémisme en Europe et du populisme dans certains pays au monde, qui ont recours aux nouvelles technologies pour parvenir à leurs fins.
Pour Frédéric Esposito, la démocratie est soumise ces temps-ci à des facteurs exogènes. Lesquels se caractérisent par la montée en puissance du populisme, le renforcement du rôle de la démocratie électronique et des réseaux sociaux.
A en croire les deux experts, les nouvelles technologies sont tel que celui qui les utilise peut recourir à l’anonymat, un pseudonyme ou un avatar. De sorte que sa vraie identité reste inconnue de tous. Ils ont recommandé la mise en place de mesures et structures en vue de réguler les informations sur les réseaux et sanctionner au besoin, les dérives sur les réseaux sociaux.
A son tour, Badie Bertrand, Chercheur et Professeur à l’Université de Sciences Po Paris, Spécialiste de la sociologie des relations internationales et Multilatéralisme a partagé son expérience des relations internationales. Pour lui, les Etats doivent aller à la mondialisation. D’autant plus que la mondialisation brise les liens d’alliance et les blocs. Badie Bertrand a dit être convaincu qu’avec la mondialisation, les Etats du monde gagneront collectivement. « La politique qui sera élaborée fera face aux enjeux communs. Il faut réfléchir à cette équation. C’est la seule alternative pour que l’humanité s’en sorte », a-t-il conseillé.
Pour finir, il a invité l’Afrique à assumer son rôle d’interdépendance. « A la fin de ce siècle, l’Afrique fera 40% de l’humanité. Le monde dépend de l’Afrique. J’invite à regarder l’Afrique comme une puissance et non comme un continent de colonisés. Il faut sortir de cette perception ». Puis de lancer cet appel en ces termes : « il nous faut régler rapidement les questions d’inégalités sociales ».
Notons que, l’Ecole Itinérante de la Paix est le fruit d’un partenariat entre l’IFP-AGC et la Fondation Leaders pour la Paix de l’ancien Premier Ministre Français Jean Pierre Raffarin.
Abdel-Habib Dagnogo