Régionales dans le Loh-Djiboua: Quand l’opposition peine à se trouver un candidat à la taille d’Amedé Kouakou
La plupart des candidats RHDP aux élections couplées régionales et municipales sont connus en Côte d’Ivoire. Dans la région du Lôh-Djiboua, c’est le ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier, Amedé Kouakou, que le parti a choisi officiellement pour porter ses couleurs lors des échéances locales à venir. Un choix que les militants de la région ont salué. Pour eux, seul le ministre, à l’heure actuel, est capable de remporter haut les mains cette bataille qui s’annonce sérieuse, avec la participation, au grand complet, de l’opposition ivoirienne. Amedé Kouakou, actuel maire de la commune de Divo, est le bâtisseur de la ville nouvelle, Divo, capital régional du Lôh-Djiboua.
Véritable bosseur, ses actions sont visibles et incontestables dans cette circonscription, considérée autrefois comme bastion de l’opposition. Aux dernières élections, l’échec de cette opposition, malgré les alliances, a été cuisant. Elle n’a récolté que de 2 députés sur 9 que compte la région. Quand le RHDP raflait 7 sièges sur les 9. Le travail abattu par ces cadres du parti au pouvoir ainsi que le gouvernement avait largement joué en faveur des candidats du parti. Depuis l’accession du RHDP au pouvoir d’Etat, les infrastructures ne font que pousser dans cette région. La route Divo-Yocoboué, passant naturellement par la ville historique,, Guitry, a dit adieu à la poussière, et tout ce qui est intempérie lors des saisons pluvieuses. Le calvaire que vivaient les usagers de cette route a vite laissé place à l’espoir et l’envie de pratiquer régulièrement ce tronçon.
Cette délivrance, les populations du Lôh-Djiboua refusent de l’oublier. Les populations ont, depuis lors, décidé de marquer leur reconnaissance à ceux qui travaillent pour la région, et non faire place encore à ceux qui ne savaient pas l’importance du développement dans une région. Amedé Kouakou, capitaine du développement dans la région, candidat RHDP aux législatives en 2021 à Divo Sous-préfecture, malgré le risque et face à la coalition PDCI-RDA et EDS, a largement pulvérisé ses adversaires. Les régionales approchent, et le parti au pouvoir a porté son choix sur lui. Ce choix du candidat du parti au pouvoir fait vivre le cauchemar à l’opposition régional. Malgré les grosses pointures qu’elle renferme en son sein, il est difficile pour elle de présenter un véritable challenger face à Amedé Kouakou, député-maire de Divo. Du coup les palabres voient le jour dans les différents états-majors des partis de l’opposition dans la région. Au PDCI-RDA, le doyen Bali Dominique, plusieurs fois candidat malheureux (2013 et 2018) face au candidat RHDP feu Zakpa Komenan, est appelé en renfort par plusieurs délégués du parti. Alors qu’il n’avait pas fait acte de candidature à la candidature, ceux-ci ont souhaité le voir porter le brassard, contrairement à Me Zéhouri Bertin qui a pris sa carte de militant en 2022, et bombardé Délégué commune 2
Me Zéhouri en difficulté ?
Ces délégués et secrétaires de section estiment que Paul Arnaud Zéhouri ne sera pas à la hauteur de la bataille qui s’annonce rude contre le candidat du parti au pouvoir. « Me Zéhouri est jeune, il a la volonté. Mais cela ne suffit pas. Amedé est candidat, alors il faut ceux qui ont la maitrise de la chose et qui sont beaucoup plus proches des militants. Babli a visité presque toutes les sections, et s’est nettement familiarisé avec la base. Alors que ce n’est pas le cas pour le nouveau délégué qui est d’ailleurs communal. Nous allons le placer à la commune, s’il veut bien. Mais cette élection régionale, il n’a pas les dents longues pour ce combat. Babli a bel et bien déposé sa candidature. Et c’est nous qui avons payé sa caution… Nous croyons qu’il doit encore apprendre à faire la politique. Il dit qu’il est jeune et que les autres sont vieillissants. Cela prouve qu’il n’est pas encore un homme politique. Il s’essaie à la politique. Quand tu viens trouver des gens qui ont maintenu le parti en vie, tu ne tiens pas des propos blessants », nous a fait savoir un délégué de Lozoua. Son opinion, semble-t-il, est partagée par plus de 90% des délégués du parti dans la région. La semaine dernière, après une audition des candidats à la candidature, Me Zéhouri est, selon les informations, arrivé en 2ème position, juste après Babli Dominique. Une place qu’il ne fait que contester, jusqu’à aller récuser le comité régional d’arbitrage. Zéhouri soutient fort que Babli n’a jamais déposé de candidature.
Il s’étonne donc que celui-ci soit auditionné en tant que candidat. À l’heure où nous mettions sous presse, le feu couve encore. Car le ‘‘recalé’’ a non seulement écrit au président du parti Henri Konan Bédié, mais aussi au Secrétariat exécutif, pour récuser et dénoncer l’acte ‘‘illégal et illégitime’’ du comité d’arbitrage. Hier, lundi 20 février 2023, une réunion d’urgence, après un tour à la Maison du parti, a été organisée à Abidjan, pour voir quelle conduite tenir, si d’aventure la candidature de Babli Dominique venait d’être confirmée par la direction du parti.
Bataille entre partisans de Lida Kouassi et ceux de Yao Ndré.
Une fois le candidat du PDCI-RDA connu, il devrait, selon l’opposition, mener des actions avec celui du PPA-CI. Les tournées, à en croire un fédéral de la région, devraient débuter au mois de janvier. Malheureusement, souligne-t-il, à l’instar du PDCI dans la région, le PPAC-CI est confronté au problème de choix de celui qui les représentera à ces élections régionales. Au PPA-CI, le parti a voulu simplifier les choses. Il avait été décidé que les présidents de conseils généraux d’alors ainsi que les maires soient reconduits. Ils étaient d’office candidats, soit aux régionales ou au municipales. Cette disposition a poussé et donner la force à l’ancien président du Conseil régional, Paul Yao Ndré, élu président de Conseil général sous Laurent Gbagbo. Au moment où celui-ci s’attendait à être naturellement choisi par le parti, il apprend que Lida Kouassi est aussi candidat à la candidature à cette même élection régionale.
Une attitude de l’ex-ministre de la Défense qui a choqué le camp de celui qui est appelé ‘‘Pablo’’ dans la région. Depuis, il est difficile de faire un choix objectif dans le parti de Laurent Gbagbo dans la région. Le camp Lida Kouassi soutient fort que ‘‘Pablo’’ n’est pas l’homme de la situation. Sa gestion comparée à celle de l’équipe actuelle, surtout du bilan du candidat du RHDP dans la commune, c’est le jour et la nuit. « Yao Paul Ndré n’a pas laissé de bon nom dans la région. Il a laissé un gout amer. On ne peut pas présenter fièrement une de ses actions dans la région. Lui-même est conscient qu’il ne pourra pas faire le poids devant l’autre (Amedé Kouakou : Ndlr). On ne peut pas aller aux élections pour perdre. De toutes les façons, il n’a pas vite travaillé son image. Il nous reste 10 mois. Ce n’est pas possible qu’il soit notre candidat », soutient un fédéral proche du camp de Lida Kouassi.
La candidature de Lida Kouassi, qui parait comme une surprise pour le camp De Yao Ndré, est très mal accueillie par celui-ci. Ils estiment que l’ancien ministre verse dans la provocation. Pour eux, le camp Lida savait ce qui était décidé comme règne au préalable. Malgré tout, il est allé déposer sa candidature. Et comme il a l’onction de beaucoup de fédéraux qu’il a réussi à faire nommer, il se dit que sa candidature pourra passer. « Nous comptons faire respecter les choses. Lida n’a jamais gagné d’élection dans la région. La plus petite qu’il devait gagner chez lui à Lakota sous-préfecture, il s’est fait laminer par le candidat du RHDP. Ça a été une honte pour nous et pour le parti. On ne veut pas revivre cela. Il faut que le parti comprenne que c’est Yao Ndré qui a déjà remporté des élections. Il faut qu’on reparte récupérer ce que nous avons perdu depuis notre départ du pouvoir », indique un proche de l’ancien président de conseil général de Divo.
Ces palabres au sein de l’opposition régionale ne favorisent aucunement une véritable alliance à l’heure actuelle. Pour pouvoir aller en rangs serrés contre Amedé Kouakou, l’opposition doit être à mesure de faire un choix consensuel. Ce qui semble ne pas être le cas jusqu’à présent. Amedé est donc le seul candidat déclaré dans la région. En attendant ses potentiels adversaires, le candidat du RHDP reçoit les encouragements de beaucoup de chefs de la région. Des chefs, qui ont été poussés par certains politiques pour récuser le choix d’Amedé, ont vite compris que c’était ‘‘l’œuvre du diable’’. Depuis lors, ce sont eux qui ont décidé de porter sa candidature.
K. Nanégnon