Grève des boulangers : Le point de la situation sur le terrain
A l’évidence, beaucoup de boulangeries sont restées fermées ce lundi 6 février, suite à la décision d’arrêt de travail de 48h décidé par le Haut patronat de la boulangerie et de la pâtisserie (HPBCI), lors de sa réunion du samedi 4 février à Koumassi.
Une visite de terrain nous permis de sillonner la zone de Cocody. A la 8ème Tranche, spécifiquement, nous avons pu échanger avec Sylla Hamidou, responsable d’une structure gérant à la fois, plusieurs boulangeries de différentes enseignes, Boulangerie française, La Baguette française, Pain d’Afrique et Top Qualité. C’est justement dans la zone de la dernière boulangerie citée, sise à la 8è Tranche, à Angré que l’opérateur économique a accepté de nous recevoir pour un bref échange en lien avec l’actualité concernant leur secteur d’activité.
Dans les 10 communes d’Abidjan où les enseignes sous la coupole de sa structure sont présentes, il a révélé qu’après une tournée de terrain effectuée, appuyée par des vidéo-WhatsApp » de certains collaborateurs, il se dit être à même de déclaré que, « tout est fermé ». Et pas que dans la capitale économique. En effet, dans les villes de l’intérieur notamment à, Abengourou, Akoupé, Bouaké, Odienné, Aboisso, Sylla Hamidou assure que c’est la même ambiance d’entités qui ont baissé rideaux.
Un document que le président de l’HPBCI, Amadou Coulibaly nous a transféré, nous donne le point de la situation dans plusieurs villes, au cours de la première journée, d’arrêt de travail. A Bouaflé, 7 boulangeries sur 11 ont suivi l’arrêt de travail, soit 77% ; Agboville 8/13 soit 61.5% ; Guiglo 8/9 soit 88.89% ; Taï 5/5 soit 100% ; Blolequin 2/4 soit 50% ; Toulepleu 3/4 soit 75% ; Gagnoa 8/24 ; Guemon 21/22 soit 95,45% ; Bayota 100% ; Diégonefla 3/5 ; Seguela 75% ; Odienné 100%. Le même document nous fait savoir qu’à Abidjan et banlieue, on a, en thème de taux de ceux qui ont suivi le mouvement d’arrêt de travail à Treichville, 90% ; Yopougon 90% ; Koumassi 98% ; Abobo 80% et Anyama 55%.
Pour le gérant de boulangeries, (Sylla Hamidou), la situation qui prévaut ne se résume pas seulement au prix du pain. Il y a aussi le fait que, « on nous fait payer des taxes en ne tenant pas compte de notre chiffre d’affaire », s’est-il indigné. En plus, « il y a trop de contrôles » qui selon lui, « n’ont même pas de sens » et qui les « fatiguent ». Le président du patronat, Amadou Coulibaly joint au téléphone, a confié que, parmi ceux qui avaient ouvert, malgré tout, ont par la suite, décidé de suivre le mouvement, en fermant. D’autres ne croyant pas au fait que le mot d’ordre serait suivi, ont pris l’engagement d’être au même diapason, au deuxième et dernier jour de cette grève. Les boulangers dénoncent principalement, le réajustement du prix de la farine par les meuniers, passant de 22.500 FCFA à 25.500 FCFA voire 27.500FCFA. Cela, suite à l’expiration de la période de subvention accordée par l’Etat aux exploitants de moulins.
Mathias Kouamé