Le président Ouattara annonce des mesures humanitaires pour les 8.700 réfugiés Burkinabés
Ils ont fui leur pays, le Burkina Faso, actuellement en proie à une forte crise sécuritaire, du fait des attaques multiples de factions terroristes. Fuyant ces attaques à n’en point finir, ils sont environ 8 700 burkinabés à trouver refuge dans la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire, plus précisément dans les localités de Kong, Téhini et Ouangolodougou.
La nouvelle de leur présence a été signifiée par le ministre d’Etat ivoirien en charge de la Défense, Téné Birahima Ouattara, lors de la réunion du Conseil National de Sécurité. Après avoir été informé de cet afflux récent de réfugiés en provenance du Burkina Faso dans plusieurs localités du Nord et Nord-Est de la Côte d’Ivoire, le président de la République a, d’emblée, remercié « les populations des départements concernés qui ont accueilli les ressortissants » de ce pays.
Alassane Ouattara a, en outre,« instruit le Premier ministre, Chef du Gouvernement, à l’effet de mettre en place un dispositif adéquat d’assistance humanitaire, de sécurisation et de surveillance des zones Nord et Nord-Est de la Côte d’Ivoire. Cette assistance humanitaire inclura, notamment, l’identification de ces réfugiés et l’aménagement de sites d’accueil appropriés pour ces derniers, en attendant leur retour dans leur pays d’origine ».
Selon un rapport 2023 de ‘‘Human Rights Watch’’, des centaines d’attaques perpétrées par des groupes armés à l’encontre de civils et de cibles militaires, dans 10 des 13 régions que compte le Burkina Faso, ont considérablement intensifié la crise humanitaire, et porté le nombre total de déplacés internes, depuis 2016, à près de deux millions, soit un peu moins de 10% de la population. Avec pour principale destination, les régions frontalières Nord et Nord-Est de la Côte d’Ivoire.
Les premiers venus avaient été placés dans des familles d’accueil, et avaient également été bien intégrés. Ce phénomène est toutefois « lié aux attaques fréquentes des groupes armés au Burkina », nous a indiqué un habitant de Kafolo, lors d’une tournée dans la zone, il y a un peu plus d’un an. « Le tarissement du fleuve Comoé, en cette saison sèche, favorise ces mouvements de personnes ». La frontière est fermée depuis deux ans, en raison du Covid-19. « Les gens contournent les routes pour éviter les tracasseries policières et passent par des pistes, à bord de tricycles », explique un habitant de Ouangolodougou, saisi par la peur : « On ne sait pas qui est qui, il peut y avoir des infiltrations à tout moment. Or à bord de ces moto-tricycles, les bagages des voyageurs ne sont pas contrôlés ».
Depuis les attaques de Kafolo en juin 2020 et en mars 2021, les opérations de sécurisation du nord et du nord-est du pays ont permis de contenir l’insécurité, côté ivoirien. Et des programmes de développement local ont été initiés pour proposer des alternatives à l’extrémisme violent.
Abdel-Habib Dagnogo