5 mois après la création de son parti MGC : Simone Gbagbo toujours dans le dur
Le samedi 20 aout 2022, Simone Ehivet Gbagbo muait le mouvement des générations capables (MGC) en parti politique. Consacrant ainsi sa rupture politique avec son époux Laurent Gbagbo. Cinq mois après, et passé l’épisode de l’enthousiasme suscité chez nombre de sympathisants, force est de reconnaitre que le MGC patine et tarde à prendre ses marques. Sur le paysage politique, hormis quelques sorties sporadiques, le parti peine à s’imposer et mener des activités d’envergure qui puissent lui donner de la visibilité.
Pourtant, lors du lancement officiel des activités du MGC, Simone Ehivet Gbagbo n’a pas fait mystère sur les ambitions de son parti de prendre part aux prochaines élections locales en 2023 et à la présidentielle 2025. Depuis lors, les observateurs et analystes politiques scrutent ses actions, en vue de pouvoir obtenir le maximum de suffrages des électeurs, lors de ces élections. Cinq mois après, le moins que l’on puisse dire, est que la réalité du terrain ne plaide pas pour le MGC. Simone Gbagbo et son parti sont dans le dur.
A gauche, elle est barrée par le Parti des peuples d’Afrique (Ppa-ci) qui, sous l’impulsion de Laurent Gbagbo a fait de l’implantation sur le terrain, la priorité de ses priorités. Jouissant encore d’une certaine notoriété, l’ancien président et ses lieutenants minent quasiment le terrain. Le Pdci –Rda avec ses bastions est totalement insaisissable par le MGC. La conquête du terrain semble difficile. Et ce n’est pas au sein du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la paix (Rhdp), réputé disposer d’un très bon « restaurant » qu’elle pourra débaucher des militants.
Selon de bonnes sources, ayant pris la pleine mesure des difficultés sur le terrain, Simone Gbagbo a entrepris de chercher des alliés. Et c’est au Pdci qu’elle est allée toquer, en premier, au mois de décembre 2022. Selon des indiscrétions, elle a annoncé à Konan Bédié, son intention de candidater aux régionales 2023 dans le Sud-Comoé pour le compte de l’opposition. Une proposition qui n’a pas rencontré l’assentiment du Pdci et du Ppa-ci. En désespoir de cause, elle se tourne vers d’autres partenaires.
C’est alors qu’elle met de côté toute sa rengaine contre Pascal Affi N’Guessan pour aller courtiser le Front Populaire Ivoirien (Fpi). La même démarche est entreprise auprès du Cojep , au point où sous la pluie, elle était aux premières loges à l’accueil de Blé Goudé. La semaine passée, c’est Danielle Boni Claverie qui a reçu la visite de l’ex-première dame. Consciente que pour parvenir à ses fins, il lui faut des cadors de l’opposition, un appel pressant a été lancé, au terme de la rencontre entre les deux dames, à l’endroit du Pdci et du Ppa-ci pour ouvrir davantage leurs bras aux autres partis de l’opposition.
Konan Bédié et Laurent Gbagbo vont-ils écouter cet appel ? Bien difficile de le répondre, maintenant. Pour l’instant, le Pdci et le Ppa-ci semblent préoccupés par les difficiles arbitrages qui s’annoncent entre eux, pour les candidatures aux élections locales.
Vincent BOTY