Accident de Yamoussoukro : Ce que révèle le pré rapport
Quoique cela soit un pré rapport, on en sait peu plus sur les circonstances de l’accident de Yamoussoukro impliquant deux cars, qui a endeuillé de nombreuses familles.
Une semaine juste après le dramatique accident sur la voie publique, au Corridor Sud de Yamoussoukro, le ministère des Transports, à travers le Bureau Enquête Analyse (BEA), a rendu public le pré rapport. La directrice du BEA, Ekra Anne-Marie, conférencière principale, pour la circonstance, s’est livrée à l’exercice, au cours d’un point de presse, hier, au 26ème étage de l’immeuble Postel 2001.
Elle était, pour la circonstance, appuyée par le Directeur de la Coordination des Transports terrestres et des Relations extérieures à la Direction générales des transports terrestres et de la circulation (DTTC), Etienne Kouakou, et du Commissaire divisionnaire de police, Directeur de la Police spéciale de la sécurité routière, Touré Abdul-Kader. Avant de restituer le rapport préliminaire des circonstances de l’accident, Ekra Anne-Marie a tenu à préciser que ‘‘ l’enquête technique, scientifique et administrative dont il s’agit est distincte de l’enquête judiciaire, qui est actuellement pendante devant les autorités judiciaires compétentes », ajoutant que l’enquête du BEA ne vise pas à incriminer l’une ou l’autre partie impliquée dans l’accident, mais à ‘‘rechercher les causes réelles de l’accident, du point de vue technique et scientifique’’ et que les conclusions de l’enquête du Bureau seront ‘‘très utiles’’ à l’enquête judiciaire.
Ceci dit, la patronne du BEA a révélé ce qui s’est passé, après, notamment l’’audit de terrain et de l’environnement de l’accident réalisé ; la reconstitution des faits avec les services Constat de la Préfecture de Police de Yamoussoukro, avec des prises de vue ; la visualisation des caméras de surveillance d’une station-service à proximité de l’accident ; des prélèvements, sur réquisitions, effectués sur les conducteurs impliqués dans l’accident aux fins d’analyses toxicologiques ; l’audition des témoins, notamment les passagers des deux véhicules impliqués et l’apprenti du minicar, des blessés y compris le chauffeur titulaire du minicar à l’hôpital de Toumodi ; l’expertise des véhicules accidentés dans les locaux des services de remorquage, et aussi, en attente des procès-verbaux des officiers judiciaires, les audits administratifs des sociétés propriétaires et gérantes des véhicules sont en cours.
En effet, le 05 janvier 2023, aux environs de 12h00, à l’entrée de la ville de Yamoussoukro, à hauteur de la station DISTRICOM, un minicar de marque ASHOK LEYLAND, immatriculé 7055WW01, venant d’Abidjan à destination de Séguéla, mis à la disposition d’une famille en deuil pour transporter 43 membres de la famille d’un défunt et les personnes dans le cadre d’un convoi funéraire, est entré en collision avec un car de la compagnie UTB. Le minicar ayant devancé le convoi roulait d’Abidjan en direction de Yamoussoukro. Parvenu à l’entrée de la capitale pôlitique, sur l’autoroute A3 de 2 x 3 voies séparées par une ligne continue, et roulant dans le couloir du milieu, il s’est engagé dans une série de dépassements à vive allure, et après un double dépassement sur la gauche, s’est retrouvé au milieu de la voie de sens inverse face à l’autocar UTB de marque YUTONG immatriculé 1335KR01, transportant 44 passagers, en provenance de Bouaké, qui partait de Yamoussoukro à destination d’Abidjan.
Survint l’irréparable. Bilan 14 morts (05hommes et 09 femmes) dont 09 décès sur le site de l’accident et 05 décès à l’hôpital. Parmi les décédés, on compte 11 passagers du minicar et 03 occupants de l’Autocar ainsi que 73 blessés évacués au centre hospitalier de Yamoussoukro et au centre de santé Moscati de la Basilique Notre Dame. La commission d’enquête est constituée des experts de la PSSR ; le Commissariat de la voie publique de la préfecture de police d’Abidjan ; l’OSER ; la DGTTC ; l’Autorité de Régulation du Transport Intérieur (ARTI) et le BEA.
Mathias Kouamé