Le SAGEC demande la libération « immédiate et sans conditions » des 46 docteurs non recrutés
Dans une déclaration dont la rédaction a reçu copie, le Syndicat autonome pour Garantir l’Epanouissement des enseignants chercheurs et chercheures (SAGEC), condamne avec « la dernière énergie » l’arrestation « brutale et violente » des intellectuels ivoiriens détenteurs d’un doctorat.
Ci-dessous le communiqué.
Considérant l’instauration en 2012 dans les universités publiques du système Licence-Master-Doctorat (LMD) dans la précipitation, et, sans tenir compte des réalités locales:
Considérant le non approfondissement de l’analyse continue des mécanismes d’application du système LMD dans sa composante académique, pédagogique et sociale après 20 ans d’existence:
Considérant le manque de contrôle, de suivi, et, de la non planification depuis la licence jusqu’au doctorat en passant par le master:
Considérant la gestion non transparente des orientations des bacheliers dans les universités publiques par monsieur Diawara Adama, avec à la clé la promotion des universités et grandes écoles privées au détriment de ses propres universités publiques créant ainsi, un endettement intérieur croissant de l’État au profit de ses écoles privées;
Considérant la gestion opaque aux contours flous des concours de l’ENS, des concours de recrutement des docteurs, des examens du BTS, des inscriptions universitaires, des rentrées universitaires, des activités académiques et pédagogiques bouclées;
Considérant l’incapacité de monsieur Diawara Adama à trouver une solution durable depuis 3 ans dans le différend qui l’oppose aux docteur(e)s non recruté(e)s:
Considérant l’incapacité de monsieur Diawara Adama à innover et à faire classer les universités publiques ivoiriennes depuis 3 ans parmi les 200 meilleures universités d’Afrique, malgré les moyens colossaux alloués par l’État ivoirien:
Considérant le refus de monsieur Diawara Adama à mener une réflexion approfondie sur la proposition d’insertion socio-professionnelle des docteur(e)s non recruté(e)s:
Considérant le refus de monsieur Diawara Adama à ouvrir une discussion sur les explications et les modalités de reconversion dans un bref délai des docteur(e)s non recruté(e)s dans d’autres domaines de compétences et d’activités proposés par le premier ministre ;
Considérant l’utilisation de la brutalité, de la violence, de l’arrestation, et, de la prison par monsieur Diawara Adama comme mode de résolution des différends dans le milieu universitaire, de surcroit, lui-même universitaire;
Considérant l’enfermement de sept dames docteures dans les geôles de criminels comme une insulte historique dans une époque où toutes les nations font la promotion de la femme.
C’est pourquoi, le SAGEC condamne avec la dernière énergie l’arrestation brutale et violente des intellectuels ivoiriens détenteurs d’un doctorat, bafouant ainsi l’honorabilité et la dignité de l’élite ivoirienne.
Par ailleurs, le SAGEC appelle à la mobilisation et à un soutien sans faille de la communauté scientifique ivoirienne aux vaillant(e)s docteur(e)s non recruté(e)s, produits de notre travail et de notre système universitaire. Le SAGEC exige:
La libération immédiate et sans conditions des 46 docteur(e)s non recruté(e)s; La démission de monsieur Diawara Adama pour avoir échoué sur toute la ligne à la tête du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique; L’ouverture d’un dialogue direct entre le premier ministre et l’ensemble de tous les collectifs des docteur(e)s non recruté(e)s de Côte d’Ivoire: L’ouverture des états généraux de l’enseignement supérieur de Côte d’Ivoire; L’ouverture des discussions sur le statut particulier de l’Enseignant-Chercheur et Chercheur.
Fait à Bouaké, le 28 Décembre 2022
Pour le BEN SAGEC, Le Secrétaire Général National Dr Marius Louis KOBA