Filière du cacao / Adjoumani : « Plus de 90% de nos produits proviennent de zones non protégées »
La Côte d’Ivoire ne se reconnaît, en aucun cas, en ces accusations qui tendent à soutenir que le pays, sa production cacaoyère, contribue à la déforestation et par ailleurs exploit les enfants dans les plantations, majoritairement, de cacao. Le premier producteur mondial de fèves ne saurait se compromettre de la sorte. Le ministre d’État, ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani l’a rappelé, lundi 12 décembre, lors de l’édition 2022 du programme Coop Academy initié par Cargill et la SFI visant notamment à transformer les coopératives en champions nationaux du secteur.
A cette occasion, on a enregistré la remise de prix aux meilleurs coopératives partenaires dans 7 catégories : Prix de la contribution au bien-être des communautés (Coopératives CSPL) ; Prix de la contribution à l’inclusion financière (Coopérative ETC Taabo) ; Prix de la contribution à l’essor des champions nationaux (Coopérative Scoops –SAHS) ; Prix spécial du leadership féminin (Kate Tomet Fotso) ; Prix de la contribution à l’autonomisation de la femme (Coopérative Cayat Adzopé) ; Prix de la contribution à la protection de la planète (Coopérative Ecataméa) ; Prix spécial de la promotion de la visibilité (CCP Coopérative Socodd).
Au cours de son allocution, Kobenan Kouassi Adjoumani a tenu à réagir sur la législation européenne à propos de la déforestation importée, entérinée le mardi 6 décembre, et qui vise à bannir l’importation de produits issus de la déforestation le cacao et le café. « Les producteurs de cacao ne sont pas à l’origine de la destruction de nos forêts », a asséné Adjoumani. Mieux, le ministre d’Etat, qui avait à ses côtés la ministre de la Femme, la Famille et de L’Enfant, Nassenéba Touré, a révélé : « Plus de 90% de notre cacao est régulièrement produit dans des forêts régulièrement établies, qui ne sont pas des zones protégées ».
Il a rappelé que, c’est après les indépendances que le Président Houphouët, sentant la menace, a décidé de compartimenter nos forêts, en parlant de zones protégées, de zones rurales, de zones urbaines. Les deux dernières zones citées « sont destinées à créer des villages, des villes mais aussi des plantations », a-t-il encore dit. Pour ce qui est du « travail d’enfants dans les plantations », il s’en est offusqué : « Ici, on estompe le processus de production de cacao en disant que nul enfant ne doit suivre son parent au champ ». Or, « le travail dans une plantation de cacao est tellement dur qu’un père de famille ne va jamais engager son enfant à faire de dures labeurs », a-t-il encore assuré.
Ceci dit, le ministre d’Etat a salué l’initiative de l’entreprise nord-américaine, spécialisée dans la fourniture d’ingrédients alimentaires et dans le négoce de matières premières dont le cacao. Cela, pour la promotion de sociétés coopératives, l’autonomisation de la femme, la traçabilité et la géolocalisation du cacao. « Cargill mérite d’être soutenu dans cette politique », a résumé le ministre d’Etat. Aussi, parce que le groupe « ne vient pas seulement profiter des producteurs, mais met en place des programmes de développement qui leur permettent aussi de s’épanouir ».
Il a, pour terminer, souligné qu’avec les prix décernés, « l’occasion est belle pour les producteurs de s’engager dans la voie du succès ». Le Directeur Afrique de la multinationale initiatrice de Coop Academy, lionel Soulard, a indiqué le programme vise surtout à « former les hommes pour les préparer à relever les défis ».
Mathias Kouamé