Corruption présumée au Parlement européen: 04 personnes écrouées, dont la vice-présidente Eva Kaili
Dans le dossier d’une affaire de corruption présumée au Parlement européen, quatre personnes ont été inculpées et écrouées ce dimanche 11 décembre, indique le parquet fédéral belge. Selon une source judiciaire, la vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili fait partie de ce groupe. Une perquisition au domicile d’un second eurodéputé a été également menée, ajoutent encore les autorités belges.
Quatre personnes ont été écrouées après leur inculpation par un juge d’instruction bruxellois pour « appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption », a donc indiqué le parquet fédéral dans un communiqué, ce dimanche 11 décembre. Deux autres personnes ont été libérées par le juge.
Le parquet fédéral n’a fourni, lui, aucun nom en annonçant à la mi-journée ces placements en détention provisoire, décidés après quatre inculpations pour « appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption ». Selon une source judiciaire proche du dossier, s’exprimant sous couvert d’anonymat, Eva Kaili compte parmi ces quatre personnes écrouées.
Pas d’immunité
Elle n’a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l’infraction qui lui est reprochée a été constatée « en flagrant délit », vendredi, a expliqué cette même source. Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles Mme Kaili était en possession de « sacs de billets » vendredi soir lorsque la police belge l’a interpellée. Le parquet fédéral a annoncé par ailleurs qu’une perquisition avait eu lieu samedi soir au domicile d’un second eurodéputé. Le domicile bruxellois de Mme Kaili avait été perquisitionné vendredi soir.
Parmi les six suspects interpellés vendredi, au terme d’au moins 16 perquisitions à Bruxelles, figuraient aussi l’ex-eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri et le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI) Luca Visentini, lui aussi Italien. Selon la presse belge, le propre père de Mme Kaili a lui-même été inquiété dans l’enquête, surpris en train de transporter des espèces « dans une valise ».
« Cadeaux significatifs »
Le communiqué du parquet souligne que dans cette affaire « est suspecté le versement d’importantes sommes d’argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d’influencer les décisions » de cette institution. Tout ceci au profit d’un pays du golfe, identifié dans les médias comme étant le Qatar.
Samedi soir, la présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola, avait décidé d’une première sanction contre Eva Kaili. La vice-présidente grecque s’était vu retirer toutes les tâches déléguées par Mme Metsola dont celle de la représenter dans la région Moyen-Orient. Des eurodéputés de gauche, dont l’écologiste Philippe Lamberts au nom du groupe des Verts au Parlement européen, ont demandé la démission de Mme Kaili, exclue dès vendredi soir du parti socialiste grec (Pasok-Kinal).
À Bruxelles, l’enquête avance, une nouvelle perquisition a eu lieu au domicile d’un autre député européen. Il s’agit, selon les journaux Le Soir et Knack, de l’élu socialiste Belge Marc Tarabella. Il n’a cependant pas été interpellé. Cette affaire éclate en pleine Coupe du monde de football, alors que le pays organisateur, le Qatar, doit déployer des efforts pour défendre sa réputation décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs.
Elle survient aussi à la veille d’une session plénière du Parlement européen à Strasbourg, où la relation entre l’UE et le Qatar devrait inévitablement resurgir dans les débats.
Rfi