Impact de la malnutrition sur le capital humain : Le Premier ministre Achi explique la stratégie de lutte du Gouvernement ivoirien
Au cours d’un panel de haut niveau sur le thème “Malnutrition et impact sur le capital humain”, le Premier Ministre ivoirien, Patrick Achi, la Vice-Présidente de la République de la Zambie, Mutale Nalumango, le Premier Ministre de la République du Congo, Anatole Collinet Makosso et la Ministre rwandaise de l’Agriculture et des Ressources animales, Gerardine Mukeshimana, ont expliqué que la malnutrition impacte négativement le capital humain et le développement d’un pays.
Ils ont également présenté les actions menées par leurs pays respectifs pour remporter la bataille de la nutrition.
C’était le jeudi 08 décembre 2022 à Sofitel Abidjan hôtel ivoire, à la suite de l’ouverture de la réunion de haut niveau sur le thème de l’année africaine de la nutrition, présidée par le Vice-Président de la République de la Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné.
Le Premier Ministre ivoirien a indiqué que la problématique de la nutrition est une priorité nationale matérialisée par la création d’un Conseil spécialisé sur la nutrition, du Centre Régional d’excellence contre la faim et la malnutrition (CERFAM) et par la mise en place d’une politique nationale de nutrition.
C’est pourquoi, a-t-il relevé, la Côte d’Ivoire a mobilisé 75 milliards de FCFA pour mener des actions spécifiques sur les facteurs déterminants nutritifs.
Un projet d’enrichissement du riz en fer très nutritif pour la femme enceinte, l’amélioration de la production locale pour avoir de la nourriture en quantité et en qualité, la modernisation de l’agriculture, etc. sont autant d’initiatives en cours.
Étant donné qu’une bonne santé et un développement intellectuel découlent d’une bonne nutrition, qui commence chez l’enfant depuis le sein de sa mère, le Chef du Gouvernement est revenu sur les efforts de la Côte d’Ivoire en dix ans dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
Il s’agit de plus de 1 000 milliards de FCFA d’investissements dans la construction et la réhabilitation d’infrastructures sanitaires et le renforcement du plateau technique, du programme de gratuité ciblée pour lequel l’État déploie annuellement 34 milliards de FCFA qui permettent à près de 300 000 femmes enceintes de bénéficier gratuitement de kits d’accouchement. 250 000 ménages bénéficiaires du programme de filets sociaux voient octroyer à des personnes démunies 36 000 FCFA par trimestre et la protection sociale grâce à la Couverture maladie universelle (CMU).
En milieu scolaire, la construction de plus de 300 000 classes, les programmes de cantine scolaire sur toute l’étendue du territoire permettent à chaque élève de bénéficier d’un repas équilibré par jour.
Toutes ces actions, selon Patrick Achi, ont permis en dix ans de faire passer l’espérance de vie de 50 à 58 ans. Quant au taux de mortalité des enfants à la naissance, il est passé de 810 sur 100 000 naissances à 74. Le taux de pauvreté, naguère à 59%, est aujourd’hui réduit de 16 points.
À en croire Patrick Achi, pour gagner la bataille de la nutrition, les pays africains devront changer leurs modes de production agricole (mécanisation, fertilisation, semences de qualité, etc.), développer un vaste programme de formation des jeunes dans l’enseignement technique et la formation professionnelle. Cela permettra, a-t-il assuré, d’avoir de la nourriture en quantité et en qualité, surtout à un coût accessible car “les apports nutritifs sont nécessaires pour notre développement “.
Une volonté politique forte et ferme, un investissement dans le transport et la distribution des produits agricoles, l’implication des partenaires au développement et du secteur privé dans l’investissement agricole afin d’aider les États africains dans leurs programmes alimentaires et nutritionnels sont aussi nécessaires pour y arriver.
Convaincus que la nutrition participe au développement du capital humain, tous les éminents panélistes se sont accordés sur la nécessité d’un engagement commun des pays africains à aller à l’action multisectorielle dans le secteur agricole pour réduire la malnutrition, à défaut, l’éliminer.
Avec CICG