Pomme de terre : Ce que fait l’Etat pour la relance de la filière
Il y a une trentaine d’années, pour notamment des difficultés de financement liées à la baisse des subventions accordées par l’Etat, la production ivoirienne de pomme de terre a été freinée dans sa lancée.
Depuis, des énergies fédèrent pour de nouveau relancer la filière. C’est d’ailleurs, dans ce cadre que se situe la ‘’grande conférence publique’’ sur le thème : « L’état des lieux, relance et promotion de la culture de pomme de terre en Côte d’Ivoire », tenue hier, à Abidjan. En réalité, la redynamisation de ce tubercule en Côte d’Ivoire est prise en compte par l’Etat. C’est ce qu’a rappelé le directeur des Productions et de la Sécurité alimentaire, Pr. Angui Kouassi Téhua Pascal, représentant le parrain de la cérémonie, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani. Un programme pour faire face au changement climatique et aussi viser à atteindre la sécurité alimentaire, a indiqué l’envoyé du parrain. Et, pour relever ce défi, le ministère de l’Agriculture a mis en place, depuis 2011, « une stratégie globale d’actions structurantes », avec pour principaux piliers, le Programme national d’investissement agricole (PNIA), une série de réformes qui a permis l’organisation des différentes filières en interprofessions, a poursuivi Pr. Angui Kouassi. Aussi, et toujours selon le directeur des Productions et de la Sécurité alimentaire, dans l’optique d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2030, le Ministère de l’Agriculture a pour mission générale de diversifier les cultures vivrières, ainsi que l’amélioration de l’outil de production dans le cadre du PNIA 2. Les sous-missions de la mission générale impliquent, notamment, une agriculture plus moderne, aux techniques d’exploitation moins pénibles et mécanisées, créatrice d’emplois pour jeunes et femmes, plus rentable par sa productivité, plus compétitive sur les marchés nationaux et internationaux. A ce niveau, le représentant du ministre d’Etat s’est plu à rappeler le lancement officiel par le Premier ministre Achi, de la construction de marchés de proximité à Yakasse-Attobrou, il y a juste 72h. Mais pour pouvoir régler les défis, principalement d’autosuffisance alimentaire, il faut, en somme, que « tous les facteurs soient maîtrisés sur la chaîne des valeurs de l’agri-business, et que tous les paramètres de l’agri-business soient judicieusement associés aux processus des différentes chaînes de valeurs ». En tout cas, pour ce qui est singulièrement de la pomme de terre, il estime que son choix comme culture vivrière « cadre bien dans le contexte d’agro-business, pourvoyeuse d’emplois de jeunes et de femmes, dans un contexte d’une évolution de l’agriculture familiale d’auto-consommation, à celle de marché qui procure un mieux-être aux populations rurales ». Pour leur ‘’contribution’’ à la sécurité alimentaire, le directeur des Productions et de la sécurité alimentaire au Ministère de l’Agriculture a félicité les structures Prodipra-Biofusion et l’Association ivoirienne des sciences agronomiques (AISA). Aussi a-t- il dit attendre beaucoup de la conclusion de la rencontre. Le premier responsable de l’AISA, Pr. Atsé Boua Célestin, a fait l’historique du développement de la pomme de terre en Côte d’Ivoire. Il a aussi rappelé que ce sont 22 milliards FCFA que la Côte d’Ivoire, qui ne produit que 50 tonnes pour une consommation estimée à 56 tonnes, débourse pour rattraper le gap. Alors que désormais, il est avéré que ce produit alimentaire peut, bel et bien, être cultivé partout dans le pays.
Mathias Kouamé