Congrès SYNACULTURE/Nohonain Ange-Martial (SG) : « Tous les 65 délégués sont attendus à Yamoussoukro pour continuer de glaner des victoires »
Le Syndicat national des agents de la culture (SYNACULTURE) sera en conclave du 2 au 4 décembreprochain en conclave pour congrès électif, le premier du genre pour le regroupement créé le 5 décembre 2018. L’actuel Secrétaire général, Nohonain Ange, candidat unique à sa succession nous dresse un bilan, après quatre de gestion. Il en profite pour battre le rappel des troupes, avant le jour-j.
Du 2 au 4 décembre prochain, vous serez en congrès électif à Yamoussoukro. Déjà, le secrétaire général que vous êtes peut-il faire un bilan de son premier mandat ?
Le Synaculture est un tout jeune syndicat qui a été créée le 5 décembre 2018 et a donc 4 ans. dans nos statuts, chaque 4 ans, on doit renouveler les instances (élire un nouveau SG, des commissaires aux comptes) et rassembler l’ensemble des membres statutaires qui sont les secrétaires de sections ainsi que les coordinateurs afin de faire le bilan, le point et tracer ensemble, les perspectives. C’est ce que nous partons faire à Yamoussoukro. C’est un acte normal dans la vie d’un syndicat.
Concrètement, en thème de bilan, que pouvons-nous retenir ?
Nous pouvons dire que le bilan est largement satisfaisant. Pour le moment, nous n’avons pas encore atteint l’objectif principal ; mais, le premier point positif c’est que, nous avons réussi à fédérer les énergies. Ce n’était pas facile, au début. Très peu de personne croyait en cette lutte. Mais aujourd’hui, plus de la moitié du personnel du ministère est engagé de façon très active dans la vie du syndicat. Deuxième point positif, c’est le regard que les autorités du ministère de la Culture, elles-mêmes, portent maintenant, sur le personnel. Parce que, par le passé, dans toutes les politiques qui étaient mises en place, dans toutes les stratégies, à aucun moment, on ne faisait cas du bien-être et de l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel. Des choses qui, aujourd’hui, ont changé. On fait un peu plus attention au personnel. On est à l’écoute du personnel. Nous-même, en tant que SG du syndicat, nous sommes devenus incontournable dans toutes les actions du ministère. On nous consulte. Ce qui n’était vraiment pas le cas au début de la création du syndicat où, par moment, on été combattu par les cabinets. Mais, depuis les Cabinets des ministres Mmes Arlette Badou et Françoise Remarck, je pense que les rapports se sont assaini et les autorités du ministère ont compris que, nous étions des partenaires sociaux et qu’il fallait composer avec nous. Les points positifs, de façon physique, l’année dernière, nous avons bénéficié d’une gratification en fin d’année pour la première fois, depuis près de 46 ans que le ministère de la Culture existe. Ça, c’est un acquis. Nous espérons que cette année, la gratification aux agents sera maintenue par la ministre. Les agents ont été soulagés. Aussi, à son arrivée, la ministre a tenu à honorer les mères et des pères, à l’occasion de la fête combinée des mères et des pères. Les 2047 agents du ministère ont chacun reçu, un complet de pagne, à l’occasion. C’est quelque chose de totalement d’inédit. Et donc, on pense que c’est la vraie dynamique que nous sommes, actuellement.
Une bonne dynamique qui certainement augure de bonnes perspectives, à court et moyen terme pour votre regroupement ?
Oui. Parce que, lorsqu’on est dans la lutte syndicale, si le dialogue est maintenu et qu’il est constant avec la tutelle, on trouve toujours, un terrain d’entente et on arrive toujours à faire avancer des dossiers. On est actuellement dans cette dynamique avec ce dossier. Nous espérons que les acquis serons maintenus. Nous espérons que l’année qui vient sera occasion pour l’instauration d’une prime qui vraiment notre revendication principale. Instaurer une prime pour les agents du ministère de la Culture, reviendrait à réduire le taux élevé de paupérisation. Le Président de la République a déjà commencé le travail, en réparant une injustice. Près des 3/4 des agents du ministère de la Culture ne bénéficiaient pas de l’indemnité pour le logement. Ce sont au minimum 60.000 que chaque agent, quelle que soit sa catégorie, a reçu. Nous pensons donc que nous sommes dans une dynamique réhabilitation de l’agent, du travailleur du ministère de la Culture.
Le thème du congrès prévu du 2 au 4 décembre 2022 à Yamoussoukro, c’est, « La contribution du travailleur de la Culture à la mise en œuvre de la politique culturelle nationale en Côte d’Ivoire ». Quelle est la raison du choix de ce thème ?
La raison est que, depuis 2015, la Côte d’Ivoire s’est dotée de la première loi, portant politique culturelle. Mais cette loi est méconnue du grand public. Or, ladite loi contient beaucoup de mécanismes qui ont commencé à produire les effets. Vous avez sûrement entendu parlé de la « Copie privée ». Cette loi organise les différents secteurs de la Culture : le cinéma, la littérature et les spectacles. Cependant, on ne sait véritablement pas, quel rôle que cette loi donne à l’agent culturel qui est le point central même, le nœud de toute activité que prévoit cette loi.
En somme, ce sera l’occasion d’expliquer en long et en large, cette loi ?
Effectivement. Une conférence à ce sujet, sera animée par le sous-directeur chargé de la réglementation. Il est la personne qui conduit les projets de lois concernant le ministère. Parce que, généralement, lorsqu’on parle du monde culturel, on a tendance à considérer les acteurs non institutionnels qui sont les artistes. Or, la cheville ouvrière, ce sont les acteurs institutionnels ; ceux-là qui sont chargés de l’encadrement. On ne les cite pas assez. On ne leur donne pas véritablement la place qui leur revient, dans la mise en œuvre de cette politique.
A moins de deux semaines du congrès, vous avez certainement un message à passer auprès de vos syndiqués et peut-être, aussi, auprès des autorités ?
Le premier message est à l’endroit des autorités, en particulier, à l’endroit du Président de la République : Depuis 2020, le ministère de la Culture a connu quatre ministres. Une situation qui ne permet véritablement pas aux décideurs du ministère de conduire à terme, des projets et, par extension, à terme, la politique culturelle. Nous plaidons pour une stabilité au ministère de culture pour faire en sorte que, toutes les conditions idoines soient réunies pour que l’activité culturelle soit à sin summum. Nous demandons l’indulgence du chef de l’Etat pour que, cette fois-ci, Mme Françoise Remarck, spécialiste des industries créatives et culturelles, puisse continuer le formidable travail d’assainissement et de remise à niveau qu’elle a commencé. Aussi parce que le ministère de la Culture est pourvoyeur d’emplois et de devises. Il faut qu’on lui laisse le temps de travailler, d’asseoir tous les mécanismes. A l’endroit des camarades, nous revenons de loin mais, l’espoir est permis. Nous devons, dans la solidarité, l’union que continuer la lutte pour glaner certaines victoires. Le meilleur est à venir. On convie tous les soixante-cinq délégués du syndicat répartis dans les trente-deux régions du pays à venir participer, effectivement à ce conclave.
Entretien réalisé par Mathias Kouamé