Prévention des risques terroristes : Insertion professionnelle et emploi des jeunes, une contre-offensive du Gouvernement en zone frontalière Nord
Le Gouvernement ivoirien ne ménage aucun effort en vue de prévenir les risques terroristes en Côte d’Ivoire et plus particulièrement, en zone frontalière Nord.
Cette volonté affichée du Président de la République Alassane Ouattara, a été matérialisée à travers le lancement, par le Premier Ministre Patrick Achi le 22 janvier 2022 à Tougbo dans la région du Bounkani, du programme spécial d’appui à l’insertion des jeunes des zones frontalières du Nord. Ce programme qui se veut une réponse du Gouvernement aux risques terroristes dans la zone, est l’une des composantes de l’axe 1 du Programme Social du Gouvernement (PsGouv) relatif à la « Lutte contre la fragilité des zones frontalières du Nord ».
Mis en œuvre dans la Bagoué, le Bounkani, le Folon, le Kabadougou, le Poro et le Tchologo, six régions frontalières avec le Mali et le Burkina Faso qui sont deux pays impactés par le terrorisme, le programme vise la prise en charge de 22 912 jeunes en 2022 pour un budget de 9,6 milliards de FCFA.
Plus précisément, ce sont 4 657 jeunes dans la Bagoué, 4 802 dans le Poro, 3 667 dans le Tchologo, 3 772 dans le Kabadougou, 3 552 dans le Bounkani et 2 462 dans le Folon qui bénéficieront d’opportunités d’autonomisation et d’insertion socio-professionnelle.
L’insertion de ces jeunes se fait à travers des dispositifs adaptés. Il s’agit du financement des Activités génératrices de Revenus (AGR) et des Micros et Petites Entreprises (MPE), des Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO), des Formations de Reconversion et de Requalification (FRR) adaptées au marché de travail régional, des Formations par apprentissage, du Permis de conduire et du Volontariat communautaire.
On enregistre également les Associations villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC) qui assurent l’initiation des populations à l’épargne et au crédit, avec un volet cohésion sociale.
Dans le cadre de la présentation des activités du PSGouv dans les régions frontalières du Nord, une mission conduite par Non Karna Coulibaly, le coordonnateur général du PSGouv, a été organisée, du 05 au 19 septembre 2022, dans les localités bénéficiaires afin de s’imprégner de la situation des infrastructures réalisées.
Dans son exposé intitulé « Le Programme Social du Gouvernement (PSGouv 2) et les actions pour le renforcement de la stabilité dans les zones Nord de la Côte d’Ivoire », il en ressort que pour la pratique d’Activités génératrices de Revenus, on dénombre 4 322 jeunes qui ont été appuyés, dont 1 403 dans la Bagoué, 208 dans le Bounkani, 97 dans la région du Folon, 1 132 dans la région du Poro, 337 dans la région du Tchologo et 1 145 dans le Kabadougou.
1 215 jeunes sont engagés dans la pratique des Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO) dont 284 dans la Bagoué, 182 dans le Bounkani, 108 dans le Folon, 201 dans le Poro, 302 dans le Tchologo, 138 dans le Kabadougou.
Pour ce qui est du Secteur informel, 4 061 jeunes entrepreneurs ont bénéficié d’appui dont 675 dans la Bagoué, 719 dans le Bounkani, 411 dans la région du Folon, 601 dans la région du Poro, 722 dans la région du Tchologo, 923 dans le Kabadougou.
1 127 permis de conduire ont été octroyés à des jeunes dont 235 dans la Bagoué, 299 dans le Bounkani, 85 dans la région du Folon, 216 dans la région du Poro, 175 dans la région du Tchologo, 117 dans le Kabadougou.
Toujours dans la lutte contre la fragilité dans les régions frontalières du Nord, le PSGouv2 va reproduire, au profit des jeunes du Nord âgés de 18 à 40 ans, trois projets en phase pilote. Cela se fera dans le cadre de l’école de la deuxième chance. Il s’agit, notamment, de la formation/insertion aux métiers de la grande distribution, la construction de champs et fermes écoles (pour les cultures hors sol) et de garages écoles pour former les mécaniciens aux nouvelles technologies concernant les voitures électroniques.
Tous ces résultats et projets démontrent l’engagement du gouvernement pour améliorer les conditions de vie des populations frontalières du Nord et empêcher que les jeunes soient appâtés par les groupements terroristes qui menacent ces régions. Pour une meilleure évaluation de la mise en œuvre de ce programme, le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, et son équipe ont démarré, en présence des partenaires techniques et financiers, ce jeudi une mission dans les zones concernées.
Abdel-Habib Dagnogo avec CICG