Ouganda: Contrôles renforcés après l’apparition de premiers cas d’Ebola à Kampala
Depuis fin octobre, la capitale ougandaise a enregistré 14 cas du virus Ebola, qui a déjà fait 49 morts dans le pays, selon le gouvernement. Au total, 130 cas ont été confirmés. Une évolution qui inquiète l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un contexte de forte densité démographique, d’autant plus qu’aucun vaccin n’existe contre cette souche d’Ebola dite « soudanaise ».
L’Ouganda, en proie à une nouvelle flambée d’Ebola depuis la fin de l’été, avait misé sur une fin de l’épidémie pour la fin de l’année. Aujourd’hui, cet objectif apparaît bien incertain. Mercredi 2 novembre, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait fait part de son inquiétude après l’apparition de premiers cas dans la région de Kampala :
« Le fait même qu’il y ait des cas dans une ville densément peuplée souligne le risque très réel d’une transmission ultérieure et le besoin très urgent d’une préparation accrue dans les districts et les pays voisins. »
14 cas avaient été annoncés dans la capitale par la ministre de la Santé, Ruth Jane Aceng, le 24 octobre. Jeudi 3 novembre, Henry Kyobe Bosa, responsable national des incidents liés à Ebola pour le ministère ougandais de la Santé, a annoncé, lors d’une conférence en ligne de l’OMS, le renforcement des contrôles. « Je ne peux pas donner une date précise (pour une fin de l’épidémie, NDLR) », a-t-il admis, avant de poursuivre :
« Ce que nous faisons actuellement, c’est d’étendre et renforcer notre système de dépistage et de recherche des cas contacts, afin qu’aucun n’échappe à la surveillance, et de nous assurer que la population respecte les conseils du gouvernement. »
« Par ailleurs, nous essayons d’enterrer de manière sûre et digne toute personne morte à cause du virus. À ce propos, dans les deux districts à l’épicentre de la maladie, le gouvernement procède à l’inhumation de toutes les personnes mortes d’Ebola, y compris les cas suspects, afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de risque de contamination. Dans le centre, à Kampala, nous restons vigilants face à des clusters silencieux », a ajouté Henry Kyobe Bosa.
Le chercheur a ensuite conclu : « Nous testons tous les cadavres pour Ebola, avant l’enterrement, à travers le pays. Nous surveillons tous les individus. Toutes ces mesures sont donc mises en place simultanément. Je ne vois aucun expert sur ce panel qui puisse prédire quand Ebola sera éradiqué. »
Vendredi 4 novembre, le président ougandais, Yoweri Museveni, a de nouveau exclu d’imposer un confinement national comme pour le Covid-19 pour contenir la propagation du virus. « Il n’y aura PAS DE CONFINEMENT. Par conséquent, les gens devraient aller de l’avant et se concentrer sur leur travail sans s’inquiéter », a-t-il martelé sur Twitter.
Rfi