Numérique, Justice, Gestion des affaires :Bictogo décline le modèle ivoirien à Marrakech
Au deuxième jour de la réunion régionale Afrique et Moyen-Orient 2022 du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (OGP) à Marrakech au Maroc les présidents des Assemblées nationales des pays membres sont intervenus, ce mercredi 2 novembre 2022, pour partager les expériences de leurs pays dans les domaines de l’innovation numérique, l’accès à la justice et la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques.
Prenant la parole, le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur Adama Bictogo, a fait l’état des lieux des engagements de notre pays qui a bien compris le concept de l’OGP. « The Open Government Partnership, ou encore le Partenariat pour un Gouvernement Ouvert repose sur l’idée qu’un Gouvernement est plus accessible et plus responsable envers les citoyens, lorsqu’il est Ouvert.Le partenariat pour un gouvernement ouvert est en réalité une chance pour notre continent car il met la bonne gouvernance au cœur de la stratégie de développement de nos pays afin d’impacter positivement le bien-être des populations. Mon pays a bien saisi ces enjeux qui se traduisent par la mise en œuvre du budget programme du gouvernement du Président de la République SEM. ALASSANE OUATTARA. C’est donc tout naturellement que la Côte d’Ivoire a adhéré à l’Open Government Partnership (OGP) dès 2015 »
Il a rappelé les actions menées par le gouvernement ivoirien et le parlement. Au titre des actions initiées par l’exécutif, le Président de l’Assemblée nationale a indiqué : « L’expérience de la Côte d’Ivoire dans le cadre de la mise en œuvre des deux premiers Plans OGP Côte d’Ivoire, notamment ceux de 2016-2018 et de 2018-2020 a conduit à l’adoption de réformes et la réalisation d’actions concrètes telles que : La participation de représentants de la société civile dans l’élaboration du budget ; La conception et la réalisation du budget citoyen ; L’élaboration du budget participatif dans quelques localités ;La mise en place de sites en ligne de dénonciation des actes de corruption, notamment la plateforme SPACIA » . Une démarche réalisée de concert avec la société civile.
« Pour ce qui concerne le Plan d’action national OGP (2020-2022), la Société civile a été associée à toutes les étapes, lui permettant de donner régulièrement son point de vue. Ce plan se décline en dix engagements qui portent sur les thématiques du budget, de la lutte contre la corruption, du télétravail, de la santé et de l’éducation » a-t-il confié.
Sur le rôle de l’assemblée nationale, Adama Bictogo a présenté sa vision et sa démarche pour un parlement plus accessible aux populations et transparent. « La transparence dans la gestion des affaires de l’Etat a toujours été pour nous une priorité. L’amélioration de la qualité du contrôle de l’action publique est d’ailleurs l’un des 8 axes prioritaires de mon projet de gouvernance à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Notre pays pratique ces principes qui fondent le budget programme qui non seulement renforce nos capacités mais relève encore plus nos exigences et notre sens de redevabilité vis-à-vis de nos populations.Cela bien sûr passe par le renforcement des capacités des députés sur les questions de gouvernance et d’évaluation de l’action publique, mais aussi par la publication des rapports des commissions permanentes et des commissions d’enquête, comme principe général ».
Dans cette veine, le président de l’assemblée nationale a indiqué que les thématiques évoquées par l’OGP épousaient sa vision « car au cœur de son action » Ce sont : Le Renforcement des liens entre les élus et leurs populations ; etLa Digitalisation. « Permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de partager à cet égard, avec vous, les initiatives entreprises par l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.Au titre de la relation entre les élus et les populations, j’ai élevé au rang de priorité absolue de mon mandat, le rapprochement entre ces deux entités à travers des séances de restitution parlementaire.Dans ce contexte, j’ai décidé d’organiser des séminaires de restitution parlementaire et de redevabilité afin de renforcer la relation entre l’Assemblée nationale et les populations qu’elle représente » a-t-il déclaré. Puis de justifier « Il est impératif, que l’Assemblée nationale et l’Exécutif collaborent dans une synergie intelligente pour l’amélioration des conditions de vie des populations et au renforcement de la fraternité parlementaire, pour une Côte d’Ivoire plurielle ». S’agissant de la digitalisation il a déclaré « qu’elle reste le moyen le plus performant pour la modernisation de nos institutions ». « La digitalisation vise en effet l’amélioration, le renforcement et la transparence des instruments de gestion des affaires publiques. Aussi, pour rester dans cette dynamique de modernisation et de digitalisation, l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a fait du E-parlement une exigence. Nous ambitionnons en effet, de faire de notre Institution une Assemblée transparente et ouverte qui favoriserait l’interaction entre les citoyens et leurs législateurs. Avec les technologies de l’information et de la communication, nous entendons bâtir un environnement informatique doté d’écosystème intégré de services et de solutions qui connectent les personnes, les informations et les appareils afin de favoriser le renforcement du processus démocratique et faciliter la relation avec la société civile » a-t-il révélé. Le chef du parlement Adama Bictogo a salué l’initiative du Maroc qui par l’organisation de cette journée parlementaire donne l’opportunité de mettre en commun les forces et partager les expériences afin d’aborder plus sereinement les défis de transparence dans la gestion des affaires publiques. Pour le Président de l’assemblée nationale l’initiative de Marrakech et les engagements qui en sortiront devraient consolider « la stabilité de nos Etats » renforcé les démocraties et la crédibilité de nos Institutions ». Il a appelé ses pairs à ses pairs à « s’engager à plus de transparence dans la gestion des affaires publiques pour le bonheur de nos populations et pour un développement durable »
Cette initiative vise principalement à obtenir des gouvernements des engagements concrets en faveur de la démocratie participative en mettant le citoyen au cœur de la gestion de la chose publique par la promotion de la transparence, de l’autonomisation des citoyens, de la lutte contre la corruption et de l’exploitation des nouvelles technologies pour renforcer la gouvernance.Pour rappel, le Partenariat pour un gouvernement ouvert (OGP) est une initiative internationale lancée en marge de la 66ème Assemblée Générale des Nations-Unies tenue en septembre 2011 à New York. Membre depuis le 28 octobre 2015 de l’OGP, la Côte d’Ivoire met en œuvre les engagements inscrits dans ses plans nationaux d’action, pierre importante de l’édifice de sa gouvernance.
Sercom