Filière coton : Le coût de l’énergie handicape les cotonniers ouest-africains
À l’heure où la nouvelle récolte va commencer, les cotonniers ouest-africains doivent composer avec la crise énergétique. La flambée du prix du gasoil pour les usines d’égrenage et des intrants pour les cultures ont impacté la filière depuis plusieurs mois et les cotonniers anticipent une prochaine campagne difficile.
L’Énergie fait partie intégrante de la production de coton, car avant d’être exporté, il est transformé dans des usines d’égrenage. Et l’électricité nécessaire coûte de plus en plus cher aux industriels, confirme Jean-Claude Talon, directeur commercial et logistique de la Sodeco la société cotonnière béninoise. « Dans nos unités de production, nous utilisons en alternance l’énergie offerte par les prestataires publics et également nous nous approvisionnons en gasoil pour nos générateurs. Ce qui renchérit les coûts, car nous subissons les prix proposés par le marché international ».
Suite à des ruptures d’approvisionnement en gasoil lors de la dernière campagne, au Tchad, les usines ont dû s’arrêter les unes après les autres. Les pertes ont été importantes. Ibrahim Malloum, secrétaire général de la CotonTchad, a donc pris les devants : « Ce que l’on a pu faire pour limiter les conséquences, c’est d’abord d’essayer, durant cette période d’inter-campagne où l’activité est au ralenti, d’acheter du gasoil et de le stocker dans nos cuves afin de pouvoir démarrer la campagne tranquillement ».
S’approvisionner aussi en engrais…
Comme beaucoup de pays, le Burkina Faso anticipe une baisse des récoltes à cause du manque d’engrais, mais des leçons ont été tirées pour l’année qui vient, explique Ali Compaoré, directeur général de la société cotonnière du Gourma : « Nous avons anticipé cette année, en passant déjà les commandes à travers les appels d’offres. Il faut reconnaître que l’an passé, nous nous y étions pris un peu tard en termes d’attribution de ces différents marchés. »
Certains États ont subventionné l’achat des intrants l’hiver dernier. C’est le cas de la Côte d’Ivoire. Il faut que cela continue, insiste Kassoum Kone le directeur commercial de la Compagnie ivoirienne de coton : « La plus grosse incertitude concerne le prix des intrants pour la campagne à venir. C’est un gros souci, car nous savons que les prix ne vont pas baisser. Et nous demandons que la subvention de l’État soit reconduite. »
Une subvention cruciale pour de nombreux producteurs ouest-africains qui cherchent à gagner en productivité tout en restant compétitif pour leur gros client, le Bangladesh.
Rfi