Chine : Xi Jinping ouvre le 20e congrès du Parti communiste chinois
Xi Jinping a lancé dimanche matin les cérémonies d’ouverture avec un discours en forme de bilan et perspectives pour celui qui est depuis dix ans à la tête de l’État chinois.
La cérémonie est immuable ou presque depuis Mao, réglée au millimètre, comme du papier à musique : à 9h59 (locales) précises, les strapontins claquent, le public présent dans le Grand Palais du Peuple est masqué et debout pour applaudir en cadence et en fanfare l’arrivée des dirigeants, Xi Jinping puis son prédécesseur Hu Jintao, et l’ancien Premier ministre Wen Jiabao. Les très anciens en revanche, Jiang Zemin et Zhu Rongji, sont absents.
Sur la scène, assis sous l’emblème grenat du marteau et de la faucille du parti encadré de drapeaux rouges, les costumes sombres du présidium du congrès et un tailleur rouge, celui de Sun Chunlan, la vice Première ministre chargée de la lutte contre le Covid-19. Xi Jinping qui, après 1h45, en appelle à l’unité derrière sa direction.
« Développer le socialisme à la chinoise »
« Le Parti tout entier, dit-il, doit garder à l’esprit que le maintien de la direction du Parti sur tous les plans s’impose pour poursuivre et développer le socialisme à la chinoise ; et le socialisme à la chinoise est la voie définitive pour réaliser le grand renouveau de la nation chinoise. L’unité fait la force, et ce n’est qu’avec l’unité que nous pourrons remporter la victoire. »
Le discours est deux fois moins long qu’en 2017 (72 pages en français), pendant lequel le chef de l’État a défendu son bilan, notamment sur la stratégie « zéro Covid-19 » qu’on a vue appliquée très strictement à l’occasion de ce Congrès. Tous les invités à cette cérémonie d’ouverture, y compris les journalistes, ont dû passer deux jours en quarantaine à l’hôtel pour y assister. « La politique sanitaire a privilégié la santé des Chinois et les vies humaines sur tout le reste », a expliqué le chef de l’État, autrement dit, sur l’économie. Donc, aucun relâchement là–dessus.
Lors de la lecture de son rapport bilan & perspectives, Xi Jinping évoque un contexte international «complexe». La réunion quinquennale doit inaugurer son 3e mandat dans un contexte effectivement tendu: bras de fer avec l’Occident, guerre en Ukraine et fatigue 0Covid en interne.
Le cap est aussi gardé sur la reprise en main du parti. « La corruption est un cancer, pire que tout », a martelé Xi Jinping qui, dans son introduction, a une nouvelle fois pointé « le manque de conviction politique ferme de certains cadres » quand il est arrivé au pouvoir il y a dix ans.
Xi Jinping se place une nouvelle fois en sauveur du parti, mais sans aborder directement la question que tout le monde se pose ici : son prolongement à la tête de l’appareil d’État. Sauf coup de théâtre, un nouveau sacre, devrait avoir lieu le 23 octobre, au lendemain de la clôture du Congrès, Xi Jinping devrait se voir confier une nouvelle fois les rênes du pays pour cinq ans de plus, ce qui en fait le dirigeant le plus puissant depuis le fondateur du régime, Mao Zedong.
Pas d’allusion directe non plus à l’Ukraine et à la Russie par exemple. Mais le président chinois évoque « un monde complexe » et dit qu’il faut se préparer à affronter de « rudes épreuves ».
La question taïwanaise aussi abordée
Enfin, un principe de réalisme sur l’environnement : « Il faut continuer à lutter contre le réchauffement climatique tout en renforçant l’utilisation propre et efficace du charbon ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement que la Chine ne veut pas se retrouver confrontée à de nouvelles coupures de courant.
Le président Xi Jinping a été très applaudi lorsqu’il a évoqué la question de Taïwan. « Nous devons faire tout notre possible en vue de réaliser la réunification pacifique, mais nous ne pourrons garantir que nous n’aurons jamais recours à la force et nous gardons toutes les options ouvertes », a martelé le président concernant Taïwan.
Xi Jinping s’est aussi félicité pour la mise en place d’une administration dirigée par des patriotes à Hong Kong.
Rfi