Flux migratoire et menace terroriste/Téné Birahima Ouattara : « Nous avons le devoir de créer le besoin chez l’Africain de rester chez soi »
Le ministre d’Etat, ministre ivoirien de la Défense a participé, lundi 03 octobre, à l’édition 2022 de l’International Leadership Forum organisée par le Centre d’Etudes Prospectives (CEP) autour du thème : « L’Afrique face aux mutations géostratégiques actuelles ».
Invité à se prononcer lors du Panel 1, sur « la migration des Africains vers l’Europe et les risques sécuritaires », qui avait pour sous-thème : « Risques et menaces sécuritaires dans un monde en mutation », Téné Birahima Ouattara a relevé que « la grande partie de la migration (environ 94%) se fait à travers les frontières terrestres. Et contrairement aux idées reçues, l’Afrique ne représente que 14% de la migration mondiale, l’Asie 42% et l’Europe 24% ».
Le ministre d’Etat en charge de la Défense, a fait savoir que l’un des facteurs qui poussent les africains vers l’Occident n’est autre que la recherche de meilleures conditions de vie pour eux-mêmes et pour leurs familles. Pour lui, en dépit de nombreux efforts consentis par les Etats africains ces dernières décennies en vue de permettre aux populations de vivre dans de conditions décentes, beaucoup reste encore à faire. « De nombreux Africains vivent encore sous le seuil de la pauvreté », sans oublier les aspects professionnels qui poussent les enfants d’Afrique à s’expatrier afin de faire valoir leurs talents ailleurs regrette-t-il.
Outre ces facteurs économiques, Téné Birahima Ouattara a mis en relief « les catastrophes naturelles et l’accentuation de la sécheresse inhérente au dérèglement climatique, la gouvernance politique et les crises anticonstitutionnelles dans certains pays qui engendrent les instabilités politiques et brisent la cohésion sociale ». Qui sont, a-t-il dépeint, le terreau fertile pour « la propagation de l’extrémisme violent ». C’est pourquoi il a insisté en ces termes : « nous avons le devoir, à travers le soutien de nos partenaires traditionnels et la mutualisation de nos forces en matière de développement, de créer le besoin chez l’africain de rester chez soi ».
A l’en croire, « il existe malheureusement un lien très fort entre la migration illégale et la question du terrorisme parce qu’elle est source de son aggravation. Car, certains migrants qui quittent leurs pays pour aller ailleurs trouver du réconfort peuvent se retrouver dans des situations qui les amènent à rejoindre les groupes terroristes rien que pour gagner leur vie. Il existe aussi les phénomènes d’endoctrinement ».
Pour finir, le ministre d’Etat, ministre de la Défense, a salué cette tribune du CEP et ses initiateurs, en l’occurrence le ministre Sidi Touré, qui offre des opportunités pour trouver des solutions pour une meilleures gouvernance des Etats africains en vue d’assurer un mieux-être aux générations futures.
Abdel-Habib Dagnogo