Lutte contre la corruption : Des modules de formation vont être introduits dans le système éducatif
Il n’est plus à démontrer que la corruption et infractions assimilées constituent une véritable gangrène et donc une menace pour le développement économique et social de tout pays. En Côte d’Ivoire, à défaut d’aider à éradiquer totalement le fléau, la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) explore toutes les pistes de solutions afin de réduire l’impact du phénomène sur le quotidien des populations. L’une de ces pistes est l’introduction pour bientôt de curricula et de modules de formation sur la lutte dans le système éducatif ivoirien.
Le projet qui, en réalité, a démarré, il y a un peu plus de deux ans et qui arrive à sa phase de conception, prend en outre, en compte, les futurs fonctionnaires et agents de l’Etat, issus des instituts de formations spécialisées tels, l’ENA. LENS, le CAFOP. Une conférence de presse a été organisée dans ce sens, le samedi 1er octobre à Assinie. « Les missions de la HABG couvrent un large spectre. Elle ne fait pas que combattre la corruption. Elle construit également une société ivoirienne où règnent les valeurs d’intégrité et de probité. En d’autres termes, au-delà de la lutte contre la corruption, elle est aussi engagée sur les actions fortes de prévention », a rappelé le secrétaire général de la HABG, Henri Augustin Aka qui représentait le président de l’institution, N’Golo Coulibaly.
Le Directeur de la sensibilisation et de l’Education, Jacques III Achiaou a révélé que, c’est à la demande de la HABG que les structures et ministères concernés ont désigné des experts en pédagogie, à l’effet d’élaborer des curricula et modules de formation « adaptés à chaque niveau d’étude ». Ainsi, les Ministères de l’éducation nationale et de l’alphabétisation ; de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’apprentissage ; de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, à travers l’Université Félix Houphouët-Boigny ; l’Ecole nationale de police ; l’Institut national de formation judiciaire, à travers l’Ecole des greffes et de l’Ecole de la Magistrature figurent au nombre des entités impliquées. Il a assuré que, « l’objectif est d’inculquer des comportements d’intégrité, de transparence et de responsabilité, à tous les niveaux, cycles et ordres d’enseignement ».
Les livres ou documents ont fini d’être produits et vont entrer dans le processus de validation. L’inspecteur de l’Enseignement secondaire, attaché à l’Inspection générale de l’Education nationale, Mahon Antoine présentant les spécificités a fait savoir que, « les documents sont spécifiques parce que engagés pour toutes les leçons qu’on a traitées à la lutte contre la corruption », à travers une méthodologie « par petits pas ». Cela commence, dans un premier temps, par l’accent sur la spécificité des biens personnels et des biens qui appartiennent à tout le monde, à la communauté. Par la suite, « l’on prendra appui sur les valeurs morales » et enfin par des actions. A ce niveau, il est prévu des clubs et mouvements pour aider à inculquer davantage les bons réflexes donc, éloigner la jeunesse de la corruption et tout comportement lié. Le processus commencera par des programmes éducatifs appuyés par des kits d’exécution qui est en quelque sorte, constitue la notice d’utilisation du programme d’éducation.
La petite enfance, c’est-à-dire, les pensionnaires de la classe de maternelle ne sont pas exclus. L’encadreur pédagogique, chargé du préscolaire, Atchekan Niamkey Jean-Baptiste rassure par rapport à l’aptitude des enfants à cerner les cours. « Les enfants seront capables d’utiliser les documents ; puisque, tout est imagé. Images plus de petits textes à lire et à commenter », a-t-il indiqué. Il faut préciser que le projet est actuellement dans une phase pilote.
Mathias Kouamé