Crise postélectorale 2010 : Des victimes crient indignation et appellent le Chef d’Etat au secours
Ils ne sont pas contents de leur situation actuelle. Malgré leur état maladif, ces victimes de la crise postélectorale de 2010 ont tenu à le signifier le mardi 27 septembre 2022, devant la Tour B à Abidjan-Plateau. Quand bien même elles ont été dispersées manu militari et brutalisées par des éléments des forces de l’ordre, Ces victimes qui campaient devant leur ministère de tutelle ont dit répondre en leur propre nom et en tant que victimes de la crise postélectorale de 2010. Blehe Joël, l’un des porte-paroles de ces dizaines de victimes, béquilles en main, a précisé qu’ils ne sont pas au Plateau au nom d’une organisation quelconque mais en leur propre nom en tant que victimes.
« Depuis que le Président est arrivé au pouvoir, il a été dit que chaque année, il y aurait un fonds à la disposition des victimes de guerre. Nous souffrons et avons des difficultés pour nous déplacer, nous soigner, manger et dormir. Malheureusement, les ministères ne nous voient pas. Nous avons donc décidé de faire ce rassemblement pour demander au gouvernement où nous en sommes avec ce problème. Si on parle de réconciliation, c’est parce qu’il y a eu guerre et des blessés. On ne peut donc pas nous épargner et parler de réconciliation. Nous nous sentons oubliés », a M. Blehe C’est pourquoi, à l’en croire, ils ont décidé de réagir à travers ce rassemblement.
Il a indiqué qu’il y a eu des prises en charges qui ont été mises à la disposition des victimes qui ne passent pas. « Ils prennent cela pour nous influencer. On n’arrive donc pas à se faire soigner. Nous souffrons dans nos corps. Car nous ne percevons rien. On nous fait des prêts alors que nous sommes des victimes. Comment pouvons-nous rembourser ces prêts », a-t-il interrogé. Karim Coulibaly, un autre qui s’est également exprimé a fait savoir également que les choses n’avancent pas.
« Depuis 2010, notre situation n’a pas encore été résolue. La question d’indemnisation est toujours d’actualité pour les victimes. Depuis le lancement de la phase pilote, nous avons assisté à l’indemnisation des personnes décédées. Ceux qui étaient en situation difficile, ont eu des prises en charges. Mais cela n’a pas servi à grandes choses. Ce sont des gens moribonds qui souffrent dans leur chair et qui sont à la maison et qui vivent des situations difficiles. Nous avons donc décidé de faire ce sit-in devant le ministère jusqu’à ce qu’on sit-in entendu. Nous ne sommes pas une association. Nous avons décidé d’écarter toutes les associations parce que nous avons constaté que notre voie ne portait pas. Nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes pour nous faire entendre en tant que victimes et non en tant qu’association », a-t-il dit.
Kris L-D