Cop27 : la déclaration d’Addis-Abeba sur l’agroécologie
Une position africaine à défendre lors des prochaines négociations de la Cop27 en Égypte. La feuille de route d’Addis-Abeba mentionne clairement de considérer l’agroécologie comme moyen d’adaptation et d’atténuation au changement climatique.
Une feuille de route claire obtenue au rendez-vous d’Addis-Abeba
Cette feuille de route, obtenue après trois jours d’intenses travaux ayant regroupé divers participants d’une trentaine de pays d’Afrique à l’initiative de de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) est déclinée en six points :
1- Recommander durant la Cop27 de reconnaître l’agroécologie comme étant le moyen de s’adapter et d’atténuer les effets du changement climatique
Il s’agit d’assurer que la transition vers l’agroécologie est le moyen de changer les systèmes alimentaires, de renforcer la résilience, séquestrer le carbone et permettre aux pêcheurs, agriculteurs et autres de s’adapter au changement climatique.
Bref, il a été suggéré d’inclure l’agroécologie dans les contributions déterminées aux plans nationaux (CDN).
2- Avoir un financement climatique au système alimentaire
Il a été ainsi proposé de placer l’agriculture et les systèmes alimentaires au centre des plans d’adaptation et réorienter les financements climatiques.
Le moment est venu d’augmenter de manière appropriée et délibérée le financement des petits agriculteurs, des pêcheurs, des éleveurs et des communautés autochtones afin de mettre en place des systèmes alimentaires durables.
3- Mettre les petits exploitants au centre de l’adaptation
Il s’agira d’engager de manière significative les petits producteurs alimentaires et les communautés autochtones dans les négociations de la Cop27 et au-delà qui gèrent les paysages à travers l’Afrique.
4- Dire non aux fausses solutions pour les systèmes alimentaires africains
Il a été recommandé de rejeter les fausses solutions qui menacent l’accès à la terre et aux semences paysannes, qui augmentent la vulnérabilité, et qui reposent sur les multinationales de l’agrotechnologie, sur les intrants synthétiques et la monoculture.
5- Mettre en œuvre le plan d’action de l’égalité
Ceci pour permettre aux femmes et aux jeunes filles de prendre de meilleurs décisions économiques pour gérer leur terre, produire et commercialiser des aliments diversifier, soutenir et nourrir leur famille.
6- Accorder l’attention au rôle des enfants et des jeunes dans l’action climatique, l’adaptation et la transformation des systèmes alimentaire
Cela crée un avenir pour la jeunesse africaine avec un climat vivable, avec pour possibilité d’avoir des entreprises agroécologiques rentables et des économies locales qui s’épanouissent.
Travaillons ensemble !
Million Belay, Coordinateur général de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) a invité tous les africains à travailler ensemble pour faire entendre cette position africaine lors de la prochaine Cop27 et au-delà.
“Nous sommes là pour défendre une cause noble et le but est de travailler pour la transition de l’Afrique vers l’agroécologie et c’est pour ça que nous devons continuer par prouver que l’agroécologie marche pour de vrai. Le programme que nous avons pour le climat est vaste, grand et complexe, donc il faut travailler ensemble. Voilà pourquoi on invite tout africain à se joindre à cette noble cause” confie M. Belay à agridigitale.net.
Pour l’Alliance, il était important de discuter sur cette question de l’agroécologie surtout quand on sait qu’on se prépare pour la Cop27, un cadre pour négocier au nom de la transition agroécologique afin que ce modèle d’agriculture fasse partie des mesures d’adaptation et d’atténuation.
“On sait que tout ce phénomène de changement climatique ne cessera d’impacter les prix des denrées alimentaires, il impactera sur la vie des pêcheurs, des agriculteurs et ceux qui sont dans l’élevage”, souligne-t-il.
La feuille de route ainsi élaborée, chaque partie prenante des pays, notamment la société civile africaine et les acteurs du climat se préparent pour aller défendre l’agroécologie à la prochaine Cop27 en Egypte.
La rencontre continentale d’Addis-Abeba a été organisée par l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) en collaboration avec le Consortium pour le changement climatique en Éthiopie (CCC-E).
Le défi a été de définir l’agroécologie comme un modèle d’adaptation face aux effets menaçant du changement climatique.
L’objectif a été atteint et la prochaine étape sera le grand rendez-vous du Caire où cette position africaine sera âprement défendue lors des négociations de la Cop27. L’urgence est à l’action !
Aymar Dedi