Prix du gaz russe: L’UE présente son plan de plafonnement
Alors que les prix de l’énergie continuent de monter, la Commission européenne a présenté mercredi 7 septembre ses pistes pour alléger les factures énergétiques des Européens, avec le plafonnement du prix du gaz russe importé par l’Union européenne. Des mesures au cœur de la réunion extraordinaire des 27 ministres de l’Énergie vendredi, alors que le président russe Vladimir Poutine a menacé mercredi 7 septembre de cesser toute livraison d’hydrocarbures en cas d’une telle mesure.
En pleine guerre de l’énergie, l’objectif de l’Union européenne est toujours de « réduire les revenus » utilisés par le Kremlin pour « financer l’offensive militaire contre l’Ukraine ». Cette proposition de plafonner les prix du gaz russe risque cependant d’attiser les tensions avec Moscou : le pouvoir russe pourrait arrêter complètement les livraisons de gaz avant même que les pays de l’Union européenne (UE) soient prêts à y faire face.
Une difficulté supplémentaire, même si la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a souligné que le gaz russe ne représentait plus que 9 % du gaz importé en Europe, contre 40 % au début de la guerre en Ukraine : « Nous savons tous que nos sanctions ralentissent profondément l’économie russe, avec un lourd impact négatif. Mais Poutine l’amortit en partie grâce aux revenus des combustibles fossiles. Nous devons couper les revenus de la Russie, que Poutine utilise pour financer sa guerre atroce en Ukraine. Et maintenant, notre travail des derniers mois porte vraiment ses fruits. Parce que si vous regardez le gaz importé au début de la guerre, 40 % était du gaz russe. Aujourd’hui, nous ne sommes plus qu’à 9 %. »
Un plafonnement inutile en cas de coupure totale ?
Le plafonnement des prix du gaz, tout comme ceux du pétrole Russe souhaité par les pays du G7, pourrait aussi s’avérer inutile une fois que les exportations de gaz russe vers l’Europe seront réduites à zéro. Et ce vendredi, certains ministres de l’Énergie pourraient à nouveau plaider pour que le prix de l’électricité ne soit plus lié au prix du gaz.
Kiev a de son côté dénoncé une propagande de la Russie, qui menace l’Europe d’un hiver glacial. Moscou a annoncé la semaine dernière la fermeture des vannes du gazoduc Nord Stream, qui dessert l’Allemagne et plusieurs pays européens, invoquant des raisons techniques.
Un plan avec trois étapes supplémentaires
Face à la menace russe, la Commission européenne se félicite du remplissage des réserves stratégiques de gaz qui atteignent 82 % aujourd’hui avec deux mois d’avance sur l’objectif. D’autant que la sécheresse a réduit les capacités hydro-électriques et que les capacités nucléaires sont pour l’instant réduites.
Alors Bruxelles a présenté d’autres pistes pour alléger les factures énergétiques des Européens. La première demande de la Commission européenne est de mettre en place des plafonds de consommation lors des heures de pointe. Car c’est là qu’on fait appel aux centrales au gaz pour produire de l’électricité, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Deuxième proposition, obliger les producteurs d’électricité à reverser les revenus excessifs, ceux qui sont très largement au-delà du coût de production.
Troisième idée, imposer une taxe décrite comme une « contribution de solidarité » à toutes les compagnies gazières et pétrolières qui réalisent des bénéfices massifs. Des fonds qui seraient utilisés pour les foyers et les entreprises les plus vulnérables.
Rfi