Réchauffement climatique : L’Afrique subsaharienne exposée à des températures « très dangereuses »
Selon une étude publiée le jeudi 25 août dernier, dans la revue ‘‘Communications Earth & Environment’’, l’Afrique subsaharienne figure parmi les principales régions qui sont menacées par des températures « très dangereuses » pour les humains en 2100.
Intitulée « Projections probabilistes de l’augmentation du stress thermique due au changement climatique », cette étude a été réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université d’Harvard et de l’Université de Washington. Ces hommes de sciences de ces deux universités ont tenté de déterminer à quoi pourraient ressembler les températures mondiales d’ici 2100. Ils se sont basés sur des données climatiques passées et des projections futures concernant les croissances démographique et économique et les émissions de carbone.
D’après leurs modélisations climatiques, les habitants des régions tropicales, et plus particulièrement ceux de l’Afrique subsaharienne et du sous-continent indien risquent d’être confrontés d’ici la fin du siècle en cours à des « températures dangereuses » pour les humains durant « la plupart des jours d’une année typique ». Et ce, même si les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat sont atteints.
Au cas où tous les pays du monde ne parviendraient pas à maintenir l’augmentation de la température mondiale à moins de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels, les zones tropicales pourraient alors faire face à des « températures extrêmement dangereuses » pour les humains sur de longues périodes. Dans le pire scénario, ces températures extrêmes pourraient durer deux mois de l’année dans les régions les plus affectées que sont l’Afrique subsaharienne et le sous-continent indien en tête.
L’étude est fondée sur l’échelle du Service météorologique national américain (NWS) qui définit comme « dangereuses » pour les humains les températures à partir de 39,4°C, et « extrêmement dangereuses » à 51°C.
Le seuil de 51°C était initialement défini par rapport à certains environnements de travail (chaudières par exemple) et n’a quasiment pas été observé pour l’instant en atmosphère extérieure. Les auteurs de l’étude pensent cependant qu’il est « quasiment certain » que certaines zones tropicales y seront confrontées à l’horizon 2100, sauf si les émissions chutent fortement.
Hors zones tropicales, les épisodes de canicules dévastatrices risquent de devenir des phénomènes annuels. En Europe occidentale, aux Etats-Unis, en Chine ainsi qu’au Japon, ces épisodes météorologiques dangereux pourraient se produire de trois à dix fois plus souvent par rapport aux niveaux enregistrés actuellement.
L’étude s’attend par ailleurs à ce que les objectifs de l’Accord de Paris ne soient pas tenus. Elle prévoit un réchauffement de 1,8°C en 2050 et comme scénario le plus probable +3°C pour 2100, avec pour conséquence ces périodes de températures « cauchemardesques ».
Avec agenceecofin.com