CEDEAO/Coup d’Etat à répétition : Vers la mise en place d’une ‘‘force anti-putsch’’
La stabilité des régimes politiques est forcément nécessaire pour assurer celle des Etats afin de donner plus de chance au développement sociopolitique et économique dans la sous-région ouest-africaine. D’après des données, entre 2020 et 2022, trois pays ouest-africains ont vu leurs gouvernements être renversés par des putschs. Auxquels aurait pu s’ajouter la Guinée-Bissau dont le Président actuel, Umaro Sissoco Embalo, par ailleurs Président en exercice de la CEDEAO a échappé en février dernier.
La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), consciente de cet état de fait et de la nécessité d’observer la stabilité dans la sous-région, étudie la possibilité de créer une « Force anti-putsch » pour lutter contre les coups d’Etats en Afrique. L’annonce a été faite en fin juillet dernier, par le Chef de l’Etat Bissau-guinéen et Président en exercice de l’organisation ouest-africaine.
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe organisée à l’occasion de la visite du président français, Emmanuel Macron, à Bissau Umaro Sissoco Embalo a estimé que cette force devrait permettre de mettre fin aux crises politiques et institutionnelles qui continuent de secouer la région depuis quelques années.
« Il est déjà sur la table la création d’une force anti-putsch que nous sommes en train de penser à créer, et cela pourra permettre que tout le monde comprenne qu’en plein 21e siècle, les coups d’Etats sont inadmissibles et inacceptables », a déclaré Umaro Embalo. Sans toutefois donner plus de détails sur la forme que prendra cette force anti-putsch de la CEDEAO.
Poursuivant, il a fait savoir qu’il est inconcevable de « penser que pour arriver au sommet de l’Etat, c’est un fast-track (…) ». Pour lui, « il y a des procédures pour devenir chef d’Etat ». « Il faut que nous soyons tous républicains. C’est le peuple qui a le droit de sanctionner les dirigeants même si les peuples sont parfois aussi complices », a-t-il insisté.
Il a noté que trois pays ouest-africains ont connu en moins de deux ans des coups d’Etats qui ont renversé leurs gouvernements démocratiquement élus, parlant du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso. Qui ont depuis lors, à leurs têtes des juntes militaires avec qui la CEDEAO continue les négociations pour des transitions courtes et pacifiques de sorte à ramener l’ordre constitutionnel. Pour le Président Umaro Sissoco Embalo, qui a été soutenu dans ses propos par son homologue français, il faut que ces situations inadmissibles cessent au 21è siècle.
Emmanuel Macron qui a salué cette idée, a renchéri pour dire que « C’est un instrument extrêmement efficace pour lutter contre les déstabilisations qu’on a vu fleurir dans la région où des groupes militaires ont exploité l’affaiblissement des Etats soumis soit à l’instabilité endémique soit aux coups de boutoir des terroristes, pour prendre le pouvoir ».
Abdel-Habib Dagnogo