Division au sein du parti de Gbagbo :Lida Kouassi et Yao N’dré se battent dans le Loh-Djiboua
Le feu couve entre leaders du parti de Gbagbo dans le Loh-Djiboua. Le syndrome Bohoun Bouabré et Désiré Tagro s’invite dans la région. Paul Yao N’dré et Lida Kouassi sont à couteaux tirés.
Ce que font les différents camps des leaders
Décidément, le parti de Gbagbo ne finira avec les guéguerres. Les Ivoiriens ont su qui était véritablement Laurent Gbagbo, depuis qu’il a remis ses pieds en Côte d’Ivoire. Celui qui a promu le slogan «Asseyons nous et discutons » n’est plus celui qui met véritablement en pratique cette maxime. De Mamadou Koulibaly à Charles Blé Goudé en passant par Simone et Affi, l’ancien chef d’Etat a toujours rejeté la solution par le dialogue. Il a préféré contourner les problèmes et/ou les envenimer indirectement. Le parti n’a jamais su réconcilier ses cadres qui, souvent dans une même région, se sont livrés des batailles inhumaines. C’est l’exemple de feu Bohoun Bouabré et Désiré Tagro qu’il a préféré ironiser à Issia.
Après la mise en place du parti panafricain le 17 octobre dernier, plusieurs frasques se sont révélées dans le nouveau parti de Gbagbo, suivies de démissions. Le leadership a toujours posé problème dans le camp du Président Laurent Gbagbo. Dans le Loh-Djiboua, deux cadres du parti, qui furent ministres pendant la gouvernance de Laurent Gbagbo, se tirent aujourd’hui dessus. L’entêtement à contrôler la région, coûte que coûte, amène Lida Kouassi Moïse et Paul Yao Ndré à se livrer une bataille par personnes interposées.
Le camp Lida Kouassi accuse l’ancien président du Conseil Constitutionnel de ‘‘ traitre et de collabo’’, pour avoir validé l’élection du président Ouattara en 2011. Cette information est à longueur véhiculée par les partisans de Lida Kouassi dans toutes les bases du parti dans la région. Pour eux, celui qu’on appelle ‘‘Pablo’’ a trop tôt abandonné Laurent Gbagbo, de peur d’aller en prison. Il n’est donc plus digne de prendre la tête du parti dans la région.
Il est donc difficile pour le camp Lida d’associer l’image de Yao N’dré aux cérémonies qu’ils organisent, et qui sont pourtant aux couleurs du parti, leur bien unique dans la région. Un autre argument qui les pousse à s’éloigner de Paul Yao N’dré, c’est le fait que ce dernier pourrait être un potentiel candidat aux régionales de 2023. Poste que lorgne, depuis, Lida Kouassi Moïse. Ils justifient leur position par le fait qu’aucun fils de Lakota n’a jamais dirigé la région. Il est donc temps qu’ils unissent leurs forces autour de leur leader qu’ils croient très proche de Laurent Gbagbo pour bien mener la bataille des régionales. Lida Kouassi, vice-président du parti, contrairement à Yao N’dré, qui n’appartient à aucune instance du parti, se dit le plus grand lieutenant fidèle de Koudou Laurent Gbagbo.
Le Camp Yao Ndré
Le Camp Yao N’dré a, quant à lui, aussi des raisons de rejeter l’ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo. La partie proche de l’ancien directeur de l’ENA estime que Lida Kouassi n’a jamais été assez proche des populations. A part le portefeuille ministériel et la vice-présidence du parti qu’il occupe, Lida, pour eux, n’a jamais entretenu le parti dans la région. « Il est très loin de nous. Nous nous battons pour la survie du parti, et quand il y a les élections, il se pointe. Nous ne voulons plus que cela se répète. A cause de ses mauvais choix, nous avons perdu beaucoup de postes dans la région. Il devrait s’asseoir et réfléchir », dit un ancien fédéral de la région. Les hommes de Yao N’dré soutiennent fort que Lida n’est as la personne qui doit prendre la tête de la région.
« Il n’est pas notre leader. Nous l’avons vu à l’œuvre en 2021. Il nous a humiliés, avec un score triste, devant celui qu’il traitait d’étranger. Heureusement que le Président Laurent Gbagbo s’était opposé à ses dires. Notre parti ne prône pas la xénophobie, car il est panafricain. On ne doit donc pas rejeté notre frère noir. Si Lida a échoué à la députation dans une sous-préfecture, ce n’est pas en région qu’il pourra être élu »,renchérit-il. Pour lui, si la visite dans le Goh, précisément à Mama, pour l’hommage de la population du Loh-Djiboua tarde, c’est bien la faute à Lida Kouassi, qui veut forcément diriger la délégation.
Alors que plus de la moitié s’y oppose. Des nominations aux postes de fédérations à titre d’intérim ont été faites récemment. Et seuls les pions de Lida ont été placés à la tête des fédérations. Ce qui a encore soulevé le courroux de certains militants dans la zone. Plusieurs fois, Damana Pickass et Stéphane Kipré ont effectué des missions pour apaiser les cœurs, et invité les militants au calme. Malheureusement le feu couve toujours. Le week-end dernier, lors d’un hommage à Laurent Gbagbo à Lakota, Paul Yao N’dré n’y a pas mis les pieds.
Car celui-ci estimerait que son invitation est arrivée à quelques heures de la manifestation, ce qu’il considèrerait comme un manque de respect. A Zikisso où Yao N’dré a été l’invité d’honneur des femmes de la commune, selon les informations recueillies, Lida Kouassi aurait interdit toutes personnes proches de lui de s’y rendre. Dans l’unique but d’éviter tout contact avec Paul Yao N’dré. Comme feu Bohoun Bouabré et Désiré Tagro, les lieutenants de Gbagbo se livrent une guerre dans le Loh-Djiboua sans que l’ancien chef d’Etat n’intervienne. Pourtant, selon les informations, celui-ci serait au parfum de tout ce qui s’y passe. Les jours à venir promettent dans la région.
K L.