Mali : Plusieurs morts dans une attaque jihadiste à Tessit
Une attaque attribuée à des jihadistes a fait au moins 21 morts, 17 soldats et quatre civils, et plusieurs blessés, dimanche, dans la ville de Tessit, dans la zone dite des trois frontières. Cette région est fréquemment le théâtre d’affrontements et d’attaques.
Au moins 17 soldats et quatre civils ont été tués, dimanche, après une attaque attribuée à des jihadistes dans la ville de Tessit située dans la zone dite des trois frontières entre le Mali, le Burkina et le Niger, a affirmé l’armée malienne lundi 8 août. Un précédent bilan de l’armée faisait état de quatre soldats et de deux civils tués.
L’état-major malien rapporte aussi que neuf militaires sont portés disparus et 22 blessés. Il fait par ailleurs état d’importantes pertes matérielles, notamment trois véhicules détruits, les installations des forces armées maliennes (Fama) et les habitations des civils.
Le bilan est « toujours provisoire et susceptible d’évoluer », selon le communiqué de l’armée, qui dit avoir tué sept ennemis « vraisemblablement de l’organisation État islamique au Grand Sahara et bénéficiant d’un appui drones et artillerie avec un usage des explosifs et véhicule piégé ».
« Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les Fama, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure », assure l’armée, sans donner plus de précisions.
Le secteur de Tessit, située dans une immense région rurale broussarde non contrôlée par l’État, est fréquemment le théâtre d’affrontements et d’attaques. Les groupes armés affiliés à Al-Qaïda, rassemblés sous la houlette du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), y combattent le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié à l’organisation EI. Les jihadistes cherchent le contrôle de cette zone stratégique et aurifère.
L’armée malienne, installée dans un camp militaire à côté de la localité de Tessit, a également souvent été prise à partie dans cette région. Dans cette zone parfois appelée le « Gourma malien » opèrent également des Casques bleus de la mission de l’ONU au Mali.
Quant aux civils, comme ailleurs au Mali, ils sont pris entre les feux de ces acteurs du conflit, et accusés d’être alliés avec l’un quand ils ne le sont pas avec l’autre. Les habitants de la zone ont fui par milliers, notamment vers la grande ville voisine de Gao, à quelque 150 km au nord.
Des soldats français de l’opération Barkhane y menaient également des opérations il y a quelques mois encore. Ils sont en train de se préparer à quitter leur dernière base au Mali, à Gao, pour se redéployer au Niger.
Le Mali est plongé dans la tourmente depuis 2012. La propagation jihadiste, d’abord confinée dans le nord du pays, s’est étendue au centre et au sud du Mali, ainsi qu’aux Burkina Faso et Niger voisins.
France 24