Réunion préparatoire du 19e CITES et de la CBI-68/Sidi Touré : « Cette rencontre consacre la volonté de porter la voix de l’Afrique au sein des instances internationales »
Le ministre ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques, a pris part, à Tanger au Maroc, à la Réunion préparatoire de la 19ème Conférence des Parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (CITES) ainsi qu’à la 68ème Réunion de la Commission baleinière internationale (CBI68). Qui s’est tenue du 29 au 30 juillet 2022. Sidi Touré a d’entrée de propos exprimé ses remerciements aux délégués des différents pays membres pour leur forte mobilisation et les a félicités pour l’intérêt qu’ils portent à la question de la préservation et de la gestion durable des ressources marines vivantes. En sa qualité de Président en exercice du COMHAFAT, le ministre ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques a indiqué que cette rencontre intervient « en prélude à différents rendez-vous internationaux sur la conservation et la gestion des ressources marines vivantes, programmés pour le dernier semestre 2022, dont notamment la 19ème COP de la CITES et la 68ème Session de la CBI ».
Pour lui, au regard de l’intérêt manifesté par la présence massive des représentants des pays, cette réunion préparatoire « consacre la volonté réaffirmée de renforcer la voix de l’Afrique au sein des instances internationales traitant de questions relatives aux ressources marines. Elle prolonge la dynamique instaurée par notre organisation la COMHAFAT, et fait partie de ses objectifs stratégiques, pour que notre Continent occupe pleinement la place qui lui revient dans les grands débats internationaux sur la question ». « L’objectif d’une telle rencontre est d’assurer une participation active de nos Etats dans ces instances, à travers une meilleure préparation de nos représentants, par l’échange d’un maximum d’informations, le développement d’un argumentaire et de capacités de négociation. Il s’agira également de développer une coordination régionale agissante, à même de peser sur les décisions qui y seront prises, avec une prise en compte des spécificités et des intérêts de nos pays », a insisté Sidi Touré.
A l’en croire, « pour les Etats africains riverains de l’Océan Atlantique, la mer et les ressources halieutiques occupent une place de choix dans l’équation de la sécurité alimentaire, le développement économique et la lutte contre la pauvreté. Il importe donc d’en assurer une exploitation durable en vue d’en perpétuer les bénéfices socio-économiques ». Soulignant que les prochaines échéances internationales sur la conservation des ressources marines posent le problème du conflit entre les impératifs de conservation et les exigences de survie, particulièrement pour les populations de la région COMHAFAT, Sidi Touré a appelé les participants à s’interroger sur les raisons objectives des questions soumises aux instances internationales. Il s’est réjoui de ce que cette rencontre ait été l’occasion de « développer des arguments et renforcer les capacités de négociations des Etats membres en vue de peser sur les décisions de la prochaine réunion devant se tenir en Slovénie ». Il a émis le vœu que celle-ci « constitue une opportunité pour réaffirmer la coopération halieutique régionale au service de l’exploitation durable des ressources pour une Afrique prospère et audible au sein des organisations internationales des pêches ». Réitérant ses remerciements aux partenaires de la COMHAFAT notamment l’OFCF du Japon, Sidi Touré a appelé à l’observation d’une minute de silence à l’endroit du défunt Premier ministre japonais SHINZO Abé, ami de l’Afrique.
Pour sa part, M. Kanico de l’OFCF a salué l’exemplarité des Etats africains qui ont soutenu le Japon dans les instances internationales. Il a souhaité par ailleurs, que des efforts tangibles et visibles soient déployés en vue d’assurer l’avenir de la CITES. Contrairement au CBI dont son pays ne fait plus partie parce qu’aucune décision de cette organisation n’était fondée sur la science, mais sur des émotions. Pour lui, si ces mêmes décisions émotionnelles sont prises, beaucoup de pays seront amenés à quitter la CITES.
Le secrétaire général de la COMHAFAT, M. Benabou, saluant le ministre Sidi Touré, a rappelé « les défis qui attendent l’organisation, notamment le COFI, la CITES, les ZAJN/ABNJ » sont nombreux. Notamment, les enjeux liés à la nutrition de la population au niveau régional. Il a déploré le fait que « les droits des pays de la région sont aujourd’hui menacés par des activistes écologiques. Ces derniers se basent plutôt sur des émotions que sur des avis fondés sur des évidences scientifiques ».
Abdel-Habib Dagnogo