Infrastructures routières : L’entretien et le financement des routes au cœur d’un panel
La question des infrastructures routières de qualité reste l’une des préoccupations majeures pour la Côte d’Ivoire. Le pays veut se doter d’un réseau routier de qualité. Et sa volonté est toute entière en ce qu’il s’en donne les moyens. Le jeudi 21 juillet 2022, à l’initiative du CNCI-Route, des experts issus entre autres, du ministère l’Equipement et de l’Entretien routier, du LBTP, du Fer ont porté la réflexion sur le sujet, dans le cadre un webinaire, une rencontre technique et scientifique dénommé ‘‘La tribune des routes’’.
Application en ligne, la première séance de cette tribune s’est tenue autour de la thématique suivante: ‘‘Les produits de traitement des routes et pistes en terre : retours d’expériences en Côte d’Ivoire’’. A l’occasion, le directeur de cabinet du ministère l’Equipement et de l’Entretien routier, Aristide Yao, a mise à profit pour rappeler la vision du ministre Amedé Kouakou en matière de la qualité des routes. Ce dernier a rappelé que pour intégrer la qualité et tirer le maximum de la recherche et de l’innovation, le ministre Amedé Koffi Kouakou a mis en place une Direction générale de la qualité et de l’innovation dirigée par Professeur Konin Athanase.
Selon lui, il s’agit de capitaliser le maximum d’innovation et créer l’émulation de la recherche routière afin d’améliorer qualitativement les infrastructures routières. Notamment les routes en terres qui constituent plus de 80% du réseau routier classé avec plus de 200 milles km de pistes rurales. «L’Etat de Côte d’Ivoire a accompagné les opérateurs en finançant la réalisation des essais en laboratoire ainsi que des planches d’essais. Le manque de résultats probants n’a pas permis la poursuite du financement avec tous les nouveaux opérateurs», a confié le directeur de cabinet du ministre Amedé Kouakou. Une thèse amplifiée par Dr Paulin Kouassi.
Pour sa part, le président du CNCI-Route a dressé le bilan des études réalisées avec les produits de traitements des sols non traditionnels par le LBTP depuis plus d’une décennie. Qui montre qu’une quinzaine de produits de traitement des routes en terre de type hydrophobant fait l’objet de demande d’évaluation technique, une trop grande tendance des promoteurs des produits à privilégier le traitement des sols au ciment en y adjoignant leur produit alors que les routes devraient être traitées avec le produit proposé uniquement. «L’objectif de l’utilisation de ces produits est de rechercher des techniques alternatives moins coûteuses, comparées à un traitement au ciment généralement jugé onéreux », a-t-il précisé.
A l’issue des 90 minutes d’échanges, les acteurs sont arrivés à des principales conclusions qui consistent en la mise en place par le ministère de l’Equipement et de l’Entretien Routier, d’un cadre institutionnel. Afin « de prélever, évaluer et mettre en œuvre les différentes innovations routières pertinentes dans le contexte ivoirien ». D’après une documentation en la matière, à ce jour, plusieurs produits de traitement des routes en terre ont déjà été testés dans le contexte ivoirien et différentes planches d’essais de longueurs variables ont été réalisées dont le suivi a relevé des résultats mitigés au niveau des performances attendues, révèle le document final de la rencontre.
« Le fonds d’entretien routier (FER) dispose de mécanismes de financement pour financer l’évaluation des produits et techniques innovantes. Le LBTP dispose de l’expertise, des moyens techniques et humains pour la réalisation des études en laboratoire ainsi que le suivi des performances des planches d’essais » rapporte cette même documentation. Dans laquelle il ressort que « des améliorations continues sont opérées dans la réalisation des planches d’essais pour tenir compte des retours d’expérience. L’évaluation technique des produits de traitement des routes en terre nécessite l’intervention de l’AGEROUTE, le FER, du LBTP. Mais, le déploiement de l’utilisation sur le réseau routier est de la responsabilité du MEER ».
Abdel-Habib Dagnogo avec Sercom