Burkina: Blaise Compaoré demande enfin, pardon à son peuple et à la famille Sankara
L’ancien Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a demandé pardon à la famille de son prédécesseur, Thomas Isidore Sankara. C’est dans lettre dont nous avons reçu copie mardi 26 juillet 2022, que l’ex-Chef de l’Etat burkinabè a tenu à faire son mea culpa, en demandant par au peuple burkinabè pour les différents torts qu’il leur aurait causé durant son magistère.
« Je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël SANKARA », a déclaré l’ex-Président Compaoré.
Il a également reconnu avoir causé tant de souffrance à la famille de son ex-compagnon et frère d’armes. « J’assume et déplore, du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon », a-t-il confessé.
Par ailleurs, l’ancien homme fort des années 87 à 2014 a appelé à un sursaut patriotique afin de venir, ensemble, à bout de la crise sociopolitique et celle du terrorisme qui secouent le Burkina depuis 2015.
« Notre pays, le BURKINA FASO, vit depuis quelques années. L’une des crises les plus graves de son histoire, qui le menace jusqu’à son existence même. Face à cette situation dramatique et critique que vit notre chère patrie, nous n’avons effectivement d’autres choix que de taire nos divergences pour sauver notre patrimoine commun, le BURKINA FASO. Cette Nation, qui nous a été léguée par nos aïeux, mérite mieux que le sort funeste que des terroristes veulent lui réserver. C’est pourquoi, j’appelle tous nos compatriotes, filles et fils du pays, de l’intérieur comme de l’extérieur, à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de notre Nation. Je forme le vœu que le sang de tous nos martyrs, civils et militaires, tombés depuis le début de cette grave crise, puisse constituer le ciment de notre amour fraternel, l’attachement à la patrie et notre solidarité à tous », a exhorté Blaise Compaoré.
A l’en croire, « cette crise, caractérisée par des attaques terroristes d’une rare violence et des conflits intercommunautaires a causé des milliers de morts et des déplacements massifs de nos compatriotes ». Auxquels il a réitéré sa « compassion » et sa « solidarité dans l’épreuve ». Car elle a contraint des « millions de femmes, d’hommes et d’enfants démunis à être des déplacés dans leur propre pays, ce qui ébranle les fondements mêmes de notre chère patrie ».
« Ensemble, dans un esprit de patriotisme, donnons-nous la main pour taire définitivement nos querelles et rancœur. Il est important aujourd’hui, de travailler au recouvrement de l’intégrité territoriale, à la reconstruction et promotion d’un environnement favorable à l’épanouissement durable pour tous. C’est l’unique voie, qui permettra ainsi de mettre fin à nos incompréhensions et conflits intercommunautaires pour lutter efficacement contre le terrorisme qui a tant saigné notre pays et ébranlé ses fondements. Nous le pouvons. Nous le devons à notre cher pays dans un sursaut patriotique », a-t-il réitéré à l’endroit de ses compatriotes.
Pour finir, l’ex6président Blaise Compaoré a traduit ses remerciements aux nouvelles autorités de la transition au Burkina de l’avoir associé aux différentes concertations visant à rechercher ensemble les solutions pour une paix et unicité du territoire burkinabè. Non sans réitérer sa gratitude au Président ivoirien, Alassane Ouattara ainsi qu’à son Gouvernement pour « toutes les commodités mises en œuvre afin de faciliter son déplacement à Ouagadougou ».
Abdel-Habib Dagnogo