Conseil des Ministres/Programme de filets sociaux : Plus de 121 milliards FCFA mobilisés pour une plus grande inclusion des populations pauvres et vulnérables
Le Gouvernement ivoirien entend accroître sa capacité à venir en aide aux personnes pauvres et vulnérables sur toute l’étendue du territoire nationale. S’inscrivant dans le cadre du programme de filets sociaux productifs initié en août 2015, pour la période 2015-2020, la phase I du programme, visait l’amélioration des conditions de vie des ménages ciblés parmi les plus pauvres du milieu rural, tant du point de vue de la consommation, que de l’accès aux services sociaux de base.
Ainsi, pour une plus grande inclusion des personnes d’une extrême pauvreté et vulnérabilité, l’Etat s’est engagé à soutenir ce système. A cet effet, sur proposition du Ministère d’Etat, Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Diaspora, en liaison avec celui de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, deux décrets ont été adoptés, mercredi 13 juillet 2022, en Conseil des Ministres, portant sur la ratification de deux accords pour le financement dudit programme de filets sociaux.
Le premier, à en croire le ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, Amadou Coulibaly, le premier décret porte sur la « ratification d’un accord de prêt d’un montant total de 180 300 000 Euros soit 118 269 047 100 FCFA, conclu le 10 juin 2022 entre la Côte d’Ivoire et l’Association internationale de développement (AID) pour le financement du programme de renforcement du système des filets sociaux ». Le second quant à lui, porte sur la ratification « de l’accord de don d’un montant global de 5 millions de dollars US soit environ 3 146 782 800 FCFA, conclu le 10 juin 2022, entre la Côte d’Ivoire et l’AID pour le financement du programme de renforcement du système des filets sociaux », a-t-il indiqué, à l’issue du Conseil président par le Président de la République, Alassane Ouattara, à Abidjan-Plateau.
Le porte-parole du Gouvernement a expliqué que « le financement objet de ces deux accords permettra de soutenir le système national de filets sociaux afin de garantir une plus grande inclusion sociale des populations pauvres et vulnérables ». Il a ajouté que, de façon spécifique, il contribuera « à opérationnaliser le registre social unique des ménages pauvres et vulnérables, d’améliorer les services des centres sociaux et d’assurer l’extension et la pérennisation du programme de transfère monétaire productif ».
Pour rappel, lors de la première phase, le budget du programme était estimé à 29,5 milliards de F CFA dont 76% est dédié aux allocations trimestrielles de 36 000 F CFA, payables jusqu’en octobre 2020 pour la première cohorte 35 000 ménages, via la téléphonie mobile. En janvier 2019, le nombre de bénéficiaires du programme a atteint les 50 000 ménages avec la prise en compte d’une deuxième cohorte de 15 000 ménages dans le cadre d’une phase d’extension initiée avec les économies réalisées. Ces 50 000 bénéficiaires étaient repartis entre 882 villages de seize (16) régions. Dans le cadre de la poursuite de la phase d’extension, le programme s’est étendu au milieu urbain en prenant en compte une troisième cohorte de 77 000 bénéficiaires supplémentaires dont 22 000 en milieu urbain et 55 000 en milieu rural. En septembre 2020, le programme a amorcé une phase de couverture nationale (phase 3) grâce à la mobilisation d’un appui budgétaire de 14 milliards de F CFA auprès de la Banque Africaine de Développement et un financement du trésor estimé à environ 6 milliards de F CFA. Ces financements additionnels ont permis la prise en compte de 100 000 nouveaux ménages (cohorte 4) dont 20 000 sont issus du milieu rural.
Abdel-Habib Dagonogo