Litige Foncier à Elokaté :Les villageois exigent le départ d’un aménageur foncier
Les populations du village d’Elokaté , situé à une vingtaine de kilomètres de Bingerville, sont sur le pied de guerre. La raison est toute simple. Les villageois réclament 204 hectares de terre à un aménageur foncier. Ce dernier, introduit au village par Bondah Hyacinthe, un propriétaire terrien, par ailleurs fils du village, est accusé de spolier d’autres propriétaires terriens. Vendredi dernier, sur la place publique du village d’Elokaté, les populations, notamment celles de la génération « Tchagba » très remontées, se sont retrouvées autour des notables et doyens d’âge pour un mot d’ordre clair. En occurrence, exiger le départ, sans délai et sans conditions de l’aménageur foncier. Pour Danho Dongui, le chef de village adjoint d’Elokaté , il n y a pas deux solutions à la situation. « Nous avons décidé que Bamba (ndrl : l’aménageur foncier) quitte nos terres. Nous sommes perturbés depuis son intrusion dans notre village. Nous n’arrivons pas à vaquer à nos travaux champêtres, en toute quiétude. Nous ne voulons pas de conflits majeurs. Nous lui demandons, juste, de quitter nos terres et de voir avec ses complices comment il peut libérer nos terres et nous permettre de bénéficier de nos terres », a tenu à dire le Chef. Pour Bondah Hyacinthe, le tuteur légal de l’aménageur foncier, c’est le chef de village Tchimou Tchimou Denis qui est le principal complice de l’aménageur foncier. Il l’accuse de faire enfler l’affaire. « De mon point de vue, il n y a pas de problème majeur. Je suis en contact permanent avec Bamba, l’aménageur foncier. A la base, c’est M.Gbizié qui devrait faire l’opération mais, faute de moyens, nous avons eu recours à Bamba. Pour moi, une fois le travail terminé, nous pouvons partager les terres .De sorte qu’il dispose de terres, subséquemment à son travail et que nous bénéficions de notre part », estime Bondah Hyacinthe. En attendant cette éventualité, l’ambiance n’est pas du tout bonne entre l’aménageur et le village. A preuve, la semaine dernière, deux villageois ont été mis aux arrêts. Ce qui en rajoute à la colère ambiante. « Nous exigeons la libération de nos parents. Nous voulons vivre en paix et ne désirons pas que pour la terre léguée par nos ancêtres, nous en soyons à nous battre. Ce n’est pas notre souhait », a fait savoir, vivement, le Chef adjoint du village. Il est bon de savoir que nos tentatives pour joindre l’aménageur foncier sont restées vaines.
Vincent Boty
Leg : Les populations exigent la libération de leurs terres