Traumatismes psychiques: L’Ong APsy-Ci tire la sonnette d’alarme
L’Ong Actions Psy Côte d’Ivoire (APsy-CI) a organisé, en collaboration avec le Programme national de santé mentale (PNSM), une conférence de presse sur les traumatismes psychiques. C’était à l’UFR des sciences médicales à Cocody le vendredi 1er juillet dernier. Avec pour thème : « Osons parler des traumatismes psychiques en Côte d’Ivoire », ce rendez-vous a tourné autour d’un double objet. Il s’est agi de sensibiliser sur la question des traumatismes psychiques. Mais également, de faire connaître l’Ong APsy-CI, organisation créée en 2019, du grand public.
En effet, Pr. Mandjara Anoumatachy, psychiatre et trésoriere de l’APsy-CI a fait « sentir, palper la réalité du traumatisme psychique » à travers plusieurs tableaux cliniques représentant des cas de victimes de ce trouble psychique. Pour elle, le traumatisme psychique est « une réaction émotive persistante qui fait suite à un ou plusieurs événements violent qui vont générer une charge émotionnelle non contrôlée chez l’individu et qui dépasse ses capacités psychiques à y faire face. Ces évènements peuvent être des guerres, violences domestiques, sexuelles, physiques, psychologiques, injures, catastrophes naturelles, technologiques, humaines, les éboulements, effondrements, les inondations etc. Toutes les situations dans lesquelles le sujet se trouve violemment confronté au sentiment que sa mort arrive dans les minutes qui suivent ».
Poursuivant, Pr. Mandjara Anoumatachy a relevé que « L’histoire récente de la Côte d’Ivoire permet de trouver de nombreux événements potentiellement traumatisants ». Et de préciser qu’il soit auteur, acteur, victime, témoin ou intervenant, l’individu peut être sujet de traumatisme psychique. Un mal qui peut subvenir immédiatement après l’événement ou même 25 ans. Constituant « un réel problème de santé du fait de leur évolution probable vers l’état de stress post-traumatique, le psychiatre a dans son exposé identifié les conséquences de cette crise. « La conséquence, c’est la destruction de ce qui fait l’essence l’être humain, c’est la mort psychique. Les effets perturbateurs du trauma sur les secteurs de la vie affective et socio-professionnelle de l’individu vont impacter négativement la cohésion intra-personnelle de l’individu atteint et ses relations avec les autres dont la cohésion inter-petsonnelle va être atteinte. Et tout ceci peut avoir un impact grave sur la cohésion sociale », a-t-elle indiqué. Non sans recommandé une prise en charge rapide de la victime de ce type de traumatisme. « Il faut prendre en charge très promptement dans les meilleures conditions avec une grande efficacité sous peine de les voir devenir un réel problème de santé publique dans les décennies à venir », a préconisé la spécialiste. Pour sa part, Dr. N’Guessan Raymond, enseignant-chercheur à l’Université Lorougnon Guédé de Daloa, a adressé le mode de traitement de ce traumatisme. « Le traumatisme se vit dans la tête. La réponse aussi peut être dans la tête », a indiqué l’Enseignant-chercheur. C’est pourquoi, il a suggéré aux thérapeutes que ce soit dans l’approche médicale avec l’échange clinique ou dans l’approche locale, culturelle avec l’échange sociale, de mettre l’accent sur le couple actif pour pouvoir apporter une réponse appropriée et adaptée aux souffrances des personnes victimes de traumatismes psychiques.
Zéphirin Gohia