Comité des Pêches pour l’Atlantique Centre-Est : La Côte d’Ivoire et ses pairs ont adopté des résolutions pour le bon fonctionnement de l’organe
Les 28 et 29 juin dernier, dans la capitale sénégalaise, Dakar, s’est tenue une réunion intersessionnelle du Comité des Pêches pour l’Atlantique Centre-Est (COPACE), à laquelle la Côte d’Ivoire, à travers le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques a participé. Akaffou Casimir Eric, conseiller spécial du Ministre des ressources animales et halieutiques (MIRAH), et Deleuse Serge Donald, sous-directeur de la surveillance des pêches à la Direction des pêches (MIRAH/DP), représentant le ministre Sidi Touré, ont porté la voix du Gouvernement ivoirien.
Il s’agissait pour les différentes délégations venues de 15 pays africains sur les 21 attendue, de l’Union européenne et de la FAO de mener des réflexions sur l’avenir de cet organe régional des pêches. Organisée par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers son Bureau régional pour l’Afrique (FAORAF), les différents membres ont planché, durant deux jours, sur une étude indépendante révisée. De sorte à identifier différentes options à l’appui d’un meilleur fonctionnement du COPACE. Pour cet organe, il était plus que nécessaire de se réinventer et de renforcer sa capacité à assurer, notamment « la disponibilité des données et des informations pour soutenir la gestion rationnelle des pêches ; l’accompagnement de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN) ; le développement de la pêche côtière et de la pêche hauturière suivant les spécificités de chacune d’elles ; et la gestion durable des écosystèmes qui nourrissent les ressources marines vivantes ayant une importance commerciale ». Et cela, au regard du nouvel environnement de coopération régionale dans le domaine de la pêche et les défis pour la gestion efficace des ressources halieutiques dans les zones océaniques et côtières africaines de l’Atlantique.
Ces travaux ont donc permis aux différents délégués présents de passer en revue cette étude. Ce qui a permis de proposer 04 options pour le l’avenir du COPACE et lui éviter une éventuelle extinction, du fait d’un désintéressement des Etats membres aux activités du Comité. Il s’agit entre autres, « le maintien du COPACE en tant qu’organe consultatif en vertu de l’article VI, traitant principalement des ressources halieutiques dans les zones côtières/juridiction nationale, en étroite collaboration avec les organes régionaux des pêches actuels dans la région ; l’établissement éventuel d’un seul organe régional des pêches en vertu de l’article XIV, compétent pour la zone actuelle du COPACE, mais dont la structure et les fonctions reflètent les deux régimes juridiques existant pour les zones à l’intérieur et hors juridiction nationale ; l’établissement éventuel d’un organe régional des pêches en vertu de l’article XIV, compétent pour les zones hors juridiction nationale, et le maintien du COPACE dans une zone de compétence excluant les zones relevant de la juridiction nationale ; et l’établissement éventuel d’une commission régionale intergouvernementale de gestion des pêches en dehors de la FAO avec une zone de compétence pour les ressources halieutiques dans les zones côtières et les zones hors juridiction nationale ».
La Côte d’Ivoire qui a traduit sa solidarité au choix majoritaire des autres pays, a proposé la possibilité de fusionner la première option à la troisième, étant entendu que pour elle, le plus important était de limiter le COPACE aux zones hors juridiction nationales et consacrer les zones économiques exclusives aux organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) telles le CPCO, le CSRP et la COREP.
Les délégués, à l’issue des échanges, ont fait le plaidoyer, auprès du Secrétariat du COPACE, de la mise en place d’une feuille de route intégrant de mesures concrètes. Notamment, « l’organisation de visite auprès des autorités compétentes des Etats membres à l’effet d’améliorer la visibilité et la lisibilité du Comité ; la désignation de points focaux nationaux chargés d’assurer une meilleure lisibilité du COPACE auprès des autorités compétentes des Etats membres ; la mise en place d’un cadre de concertation entre le COPACE et les organisations de pêche présentes dans les régions africaines de l’Atlantique à l’effet d’améliorer la synergie d’actions et réduire autant que possible les chevauchements constatés ; et le renforcement de la dimension scientifique du COPACE et de ses capacités en matière de recherche halieutique ».
Notons ces recommandations ont été faites dans la perspective de garder le COPACE sous le couvert de la FAO en vertu de l’article VI de son acte constitutif de retenir, de manière formelle par les autorités compétentes des Etats membres.
Abdel-Habib Dagnogo