HABG / Recueil et traitement des actes de corruption et infractions : Une plateforme va être mise en place
La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG) va disposer d’une plateforme, dans le cadre de son projet de renforcement et de modernisation de son dispositif de recueil et de traitement des plaintes et dénonciations.
Si cette mesure se situe dans le cadre du plan stratégique 2021-2023 de la Haute Autorité, à travers l’acquisition et la mise en œuvre d’une plateforme « multicanale, hautement sécurisée » de signalement et de traitement des plaintes et dénonciations, cette décision vient aussi comme une réponse à des faits révélés par le Directeur de l’investigation et des poursuites par intérim, Akiapo Kouadjo.
« Certaines dénonciation anonymes enregistrées étaient difficilement exploitables », a-t-il reconnu, ajoutant que, « il était impossible de recontacter les dénonciateurs anonymes pour des compléments d’informations ».
Le Directeur de l’investigation et des poursuites par intérim qui s’exprimait au nom du président de l’institution, N’Golo Coulibaly, a livré ces informations, le vendredi 1 juillet, au siège de la HABG. C’était au cours d’un point de presse pour la présentation des principales caractéristiques de la solution digitale identifiée, les avantages attendus de sa mise en œuvre.
Cette étape, faut-il le préciser, fait suite à une étude détaillée commanditée, avec le soutien de la GIZ afin d’identifier la meilleure solution digitale pour implémenter la plateforme.
Ainsi, sur le plan fonctionnel, ladite solution a-t-on appris, permettra notamment de, déposer les alertes de façon confidentielle lu anonyme ; soumettre les plaintes et dénonciations, 24h/24 et 7j/7, en tout lieu ; utiliser une plateforme web et une plateforme téléphonique ; joindre des preuves aux saisines sous divers formats (photos, vidéos, textes, audio, etc…) ; mettre en place une boîte de dialogue sécurisée pour échanger avec un référent de la HABG ; intégrer les plaintes et dénonciations reçues par d’autres entités de lutte contre la corruption et infractions assimilées ; suivre l’état d’avancement du traitement des saisines reçues ; produire automatiquement des statistiques sur les saisines reçues.
Les principales caractéristiques de la solution identifiée, sur le plan de la sécurité des informations et de la conformité :
- Seule plateforme d’alerte (à ce jour) certifiée pour la sécurité de l’information, selon la norme internationale ISO 27001 ;
- Seule plateforme d’alerte (à ce jour) certifiée pour la protection de la vie privée et les données à caractère personnel ;
- Stockage des données dans des Data Center hautement sécurisés ;
- Cryptage des données par des algorithmes de pointe ;
- Garantie de la confidentialité et de l’anonymat des données ;
- Audits de sécurité réguliers de la plateforme, selon les normes les plus exigeantes.
Dès lors, pour Akiapo Kouadjo, « par sa mise en œuvre, la plateforme, en garantissant la confidentialité et l’anonymat, permettra sans nul doute, de créer la confiance nécessaire pour une meilleure collaboration, afin d’obtenir des dossiers de grandes et facilement exploitables ».
Il a profité de son intervention pour présenter la cartographie manuelle des plaintes et dénonciations enregistrées et traitées. Au titre de l’année 2021, sur 107 dossiers de plaintes et de dénonciations examinées par la HABG, 92% de l’ensemble des dossiers concerne le secteur public et 8% concerne le secteur privé. Sur l’ensemble de ces dossiers examinés, 54% porte sur les faits présumés de corruptions ou d’infractions assimilées tandis que, 46% sont relatifs à un dysfonctionnement de l’administration ; 67% des saisines concerne les localités d’Abidjan et 33%, les villes de l’intérieur.
Avec le nouveau cap, par la mise en œuvre de la plateforme sonne pour le Secrétaire Général de la HABG, Augustin Aka comme le début du travail. Ça ne fait que commencer, a-t-il annoncé. Il a en outre,, fait le rappel pour en arriver au stade actuel. Il s’agit entre autres, de l’opérationnalisation, en 2016 de l’enregistrement des plaintes et dénonciations, le traitement des dossiers de plaintes et dénonciations par le Conseil et la transformation au Pôle pénal économique et financier ; le renforcement des capacités en thème de ressources humaines avec la mise à disposition d’officiers de police judiciaire.
La délégation allemande présidente à la cérémonie comprenait notamment, le chef de projet « Promotion de la Bonne Gouvernance pour l’accroissement des investissements et de l’emploi en Côte d’Ivoire « de l’Agence allemande pour la coopération technique (GIZ), Phillip Wiederspain et du chargé de coopération, représentant l’ambassade de la République Fédérale d’Allemagne en Côte d’Ivoire, Benjamin Laga.
Ce dernier a également insisté sur la nécessité de disposer d’une plateforme de signalement hautement sécurisés des actes de corruption au profit du citoyen, garantissant son anonymat et la confidentialité.
Il a aussi souligné que la lutte contre la corruption est un « processus long et complexe qui nécessite l’implication de tous les acteurs », réitérant l’engagement de son pays à contribuer à sa réussite.
Mathias Kouamé