UEMOA :Le coût des importations en hausse de 8 021 milliards au 1er trimestre
Le coût des importations des pays membres de l’Union monétaire et économique de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) a connu une hausse au premier trimestre 2022, du fait de la flambée des produits alimentaires et énergétiques. Aggravant ainsi le déficit commercial en dépit d’une belle remontée des exportations consécutive à une appréciation des cours des principaux produits exportés de la zone.
Selon les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ces importations de biens de l’UEMOA se sont chiffrées à 8 021 milliards FCFA au 1er trimestre 2022, en hausse de 14% par rapport au trimestre précédent et de 25,7% en glissement annuel. Cette envolée a été due principalement aux produits alimentaires (+41,5% sur un an) et énergétiques (+72,3%) qui alimentent l’augmentation.
« L’indice des prix des produits alimentaires importés par les pays de l’Union s’est accru sur un an de 35,0% au premier trimestre 2022, en lien avec le renchérissement au niveau international des huiles alimentaires (+62,5%), du blé (+49,5%) et du riz (+26,1%) », rapporte la BCEAO.
Du côté des exportations, elles sont aussi en progression. A 6 308,40 milliards FCFA, elles augmentent de 11,1% par rapport au trimestre précédent et de 18,1% en glissement annuel. Une performance largement rendue possible grâce à la hausse des cours des matières agricoles exportées. Sur une année, le café a grimpé de 60%, le coton de 40,1%, le caoutchouc de 28,2% et dans une moindre mesure le cacao de plus 3,3%. L’or, principal produit exporté de la zone a aussi progressé de 4,2%. Ainsi, sur le 1er trimestre 2022, le déficit commercial s’est aggravé de 186,5 milliards FCFA en glissement annuel pour s’établir à 269,5 milliards FCFA.
L’on enregistre tout de même une forte baisse de la production céréalière pour la période 2021-2022. La situation de l’UEMOA est d’autant plus critique que la production céréalière 2021-2022 est en recul de 12,9% par rapport à celle de 2020-2021 pour atteindre 27, 395 millions de tonnes (Mt), selon les chiffres du CILSS. Toutefois, tous les pays ne subissent cette baisse de la même manière. Alors que la production baisse significativement au Burkina Faso (-10,5%), au Mali (-15,4%) et au Niger (-37,4%), des pays frappés par une forte insécurité, les autres pays de l’UEMOA, à l’exception du Sénégal (-4,3%), connaissent une progression de leur production céréalière.
La baisse de la production céréalière et les difficultés d’approvisionnement de marchés contribuent à l’accroissement des prix alimentaires. Après une hausse de 12,4% en mars 2022, ils ont progressé de 12,1% en avril selon les derniers chiffres de la BCEAO. Mais pour le Burkina c’est plus 43,4%, le Mali +11,8%, le Niger +11,8% et le Sénégal +4,7%. Cela constitue un souci pour les finances publiques. Ce faisant, de nombreux pays ont pris des mesures pour limiter l’impact de la hausse des prix sur la population, ce qui va peser sur les finances publiques. Pour rappel, la semaine dernière, la réunion du Comité de haut niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sein de l’UEMOA a fait le constat de ce que plus de 12,5 millions de la population sont en situation de besoins d’assistance alimentaire d’urgence. Toutefois, l’espoir reste permis. Car, selon la BCEAO, la reprise économique s’est consolidée au 1er trimestre 2022 avec une hausse de 5,6% du PIB sur un an. «La croissance du PIB dans l’Union traduit le maintien de la bonne orientation de l’activité économique dans l’ensemble des secteurs », observe la BCEAO. La valeur ajoutée du secteur primaire a augmenté de 2,5%, celle du secteur secondaire de 5,4% et tertiaire de 6,8%.
Abdel-Habib Dagnogo avec commodafrica.com