Ouverture de ‘‘Africa CEO Forum’’ : Discours du Président Ouattara
Sa Majesté la Reine Maxima des Pays-Bas ;
Excellence Monsieur Nana Akufo-Addo, Président de la République du Ghana ;
Monsieur le Vice-Président de la République du Nigeria ;
Monsieur le Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire ;
Madame et Monsieur les Chefs de Gouvernement du Gabon et de Côte d’Ivoire ;
Monsieur le Président de la Banque Africaine de Développement ;
Monsieur le Directeur Général de la Société Financière Internationale;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Monsieur le Président de l’Africa CEO Forum ;
Madame la Vice-Présidente du Groupe Jeune Afrique ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique ;
Chers Participants au CEO Forum ;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je vous accueille, à nouveau, à Abidjan à l’occasion de la 8e édition de l’Africa CEO Forum. Bienvenue en terre ivoirienne ; « Akwaba à toutes et à tous ! »
Je voudrais saluer la présence distinguée de Sa Majesté la Reine Maxima des Pays-Bas, ainsi que celle de mon frère Nana Akufo-Addo, Président du Ghana.
Majesté, cher frère Nanan, nous sommes heureux et honorés de vous accueillir en Côte d’Ivoire.
Je salue également la présence de Monsieur Yemi Osinbajo, Vice-Président du Nigeria, représentant mon frère, le Président Muhammadu Buhari à ce forum.
Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir lors de ce forum, les Présidents Mohamed Ould El Ghazouani de la Mauritanie, Mohamed Bazoum du Niger et Macky Sall du Sénégal, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine. Je tiens à les en remercier chaleureusement.
Je remercie également les Chefs de Gouvernement et les Ministres des différents pays frères et amis, les Dirigeants d’entreprise ainsi que tous nos partenaires techniques et financiers, pour leur participation à ce forum.
Je tiens à féliciter et à encourager le Groupe Jeune Afrique pour l’organisation régulière de ce grand rendez-vous des décideurs publics et privés.
Bien évidemment, j’ai une pensée émue pour mon regretté ami et frère, le Président Béchir Ben Yahmed, fondateur du Groupe Jeune Afrique à qui je voudrais rendre hommage pour son action en faveur de l’Afrique et de sa jeunesse en particulier.
Excellences,
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Depuis 2020, le monde est entré dans une nouvelle ère de troubles politiques, économiques et sanitaires.
L’Afrique subsaharienne a connu en 2020, une récession économique de 1,7%, en raison de la pandémie de COVID-19, sa sous-performance économique la plus importante depuis des décennies.
A titre d’exemple, la Côte d’Ivoire avait connu de 2012 à 1019, un taux de croissance économique annuel moyen de 8% par an et en 2020, la performance a été de 2%. Cela démontre à quel point cette crise a été terrible pour la Côte d’Ivoire mais également pour l’ensemble des pays africains y compris les pays producteurs de pétrole.
Je voudrais, à cet égard, saluer l’important rôle joué par nos partenaires internationaux et régionaux (l’Organisation des Nations Unies, l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Organisation Mondiale du Commerce, le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, le G20 etc.) pour dénoncer les inégalités de l’accès mondial aux vaccins ainsi que leur contribution au financement de nos différents plans de relance économiques et sanitaires.
La pandémie de COVID-19 a révélé la vulnérabilité de la mondialisation.
Elle a aussi provoqué des perturbations dans l’approvisionnement en biens essentiels tels que les masques, les médicaments et les vaccins. Je voudrais donc saluer l’initiative de mon jeune frère Makhtar Diop, Directeur Général de la Société Financière Internationale, visant à aider certains pays africains pour la fabrication de vaccins.
Cette situation de pandémie a été accentuée avec la crise en Ukraine et ses répercussions économiques, financières et sociales dans le monde.
En effet, en raison de la guerre en Ukraine, plusieurs pays ont restreint ou suspendu leurs exportations pour garantir leur sécurité alimentaire et contrer la hausse des prix sur leurs marchés intérieurs. Il s’agit, notamment, des grands producteurs tels que l’Inde, la Hongrie et la Moldavie pour le blé, et l’Indonésie pour l’huile de palme.
Cette situation, intrinsèquement inflationniste partout dans le monde, pousse les Gouvernements et les entreprises à réévaluer leurs dépendances aux réseaux mondiaux, et à accélérer la localisation de leurs opérations.
Ainsi, l’inflation aux États-Unis est à 8,5%, son plus haut niveau depuis quarante ans, et au-delà de 5% dans l’Union Européenne. Dans l’Union Économique et Monétaire Ouest- Africaine (UEMOA), où elle est généralement en dessous de 3%, l’inflation a atteint le niveau de 6,4% au premier trimestre 2022.
Les Banques centrales sont donc confrontées aujourd’hui à des décisions difficiles. Elles doivent choisir entre vivre avec une inflation plus élevée, ou augmenter les taux directeurs pour réduire l’inflation.
Plusieurs Banques centrales ont ainsi récemment décidé d’augmenter les taux, notamment la Federal Reserve des USA (+50 basis points), la Banque centrale du Nigeria (+150 basis points), la Banque Centrale du Ghana (+450 basis points) et la BCEAO (+25 bp).
Ces augmentations de taux directeurs ont une incidence importante sur l’inflation mais également sur le pouvoir d’achat et l’épargne intérieure.
Malheureusement, cette augmentation des taux impacte négativement le financement des économies africaines sur les marchés financiers régionaux et internationaux, car les taux d’emprunt deviennent plus élevés.
Excellences,
Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
Nous sommes donc préoccupés par le ralentissement de la croissance mondiale, la disponibilité en Afrique de certains produits ainsi que par la poussée de l’inflation, alimentée par la flambée des prix des denrées alimentaires, des engrais et du carburant.
Le thème de cette édition, « Souveraineté, Croissance verte et Transformation industrielle : les nouvelles routes de la prospérité africaine », est en ligne avec les principaux défis actuels de notre continent.
Il permet également d’insister sur le rôle moteur que doit jouer le secteur privé dans le développement de l’Afrique à travers, notamment, la production et la transformation locale de nos produits de première nécessité.
Excellences,
Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
Notre vision est de construire un partenariat d’intérêt mutuel entre le secteur privé et le secteur public, pour créer des emplois pour notre jeunesse et une croissance durable et verte de nos économies.
À cet égard, la Côte d’Ivoire a lancé un nouveau Plan National de Développement 2021- 2025 d’environ 100 milliards de dollars US dont les 3/4 sont attendus du secteur privé, ainsi que le « Abidjan Legacy Program », lors de la COP15 en mai dernier, qui est un programme de restauration des terres d’une valeur de 2,5 milliards de dollars US sur 5 ans.
Je souhaite donc que ce forum constitue une plateforme privilégiée, pour les décideurs du secteur privé et public, en vue de faire des propositions concrètes, et nouer des partenariats pour profiter des opportunités, avec la mise en œuvre de la Zone de libre- échange continentale Africaine (ZLECAf), ce grand marché africain intégré de plus de 1,2 milliards d’habitants. Ce marché atteindra le double en 2050, soit 2,5 milliards d’habitants ; ce qui représente de réelles opportunités malgré les défis auxquels nous devons faire face.
Cette grande rencontre d’Abidjan permettra de développer de nouveaux sillons en vue d’accélérer la transformation de nos économies.
C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte, la huitième édition de l’AFRICA CEO FORUM.
Bon séjour en Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.