Cocktail « Women Initiative »: Dominique Ouattara appelle les femmes à prendre leur place dans le développement économique de l’Afrique
En marge de l’ouverture de la 8ème édition de ‘‘Africa CEO Forum’’ qui se tient en Côte d’Ivoire depui le lundi 13 juin 2022, la Première Dame ivoirienne, Mme Dominique Ouattara, a pris part, le mardi 14 juin, au Cocktail ‘‘Women Initiative’’. Au cours duquel elle a invité les femmes africaines à prendre toute leur place dans le développement économique de l’Afrique. Ci-dessous, l’intégralité de son discours.
« Mesdames les chefs d’entreprises,
Chères sœurs,
Avant tout propos, je voudrais vous souhaiter le traditionnel Akwaba en Côte d’Ivoire.
C’est toujours un immense plaisir pour moi de prendre part à la rencontre « Women Initiative », qui a lieu à la faveur du Africa CEO forum et qui donne l’occasion aux femmes leaders d’Afrique et du monde de partager leur réflexion sur le développement de notre cher continent.
Je me réjouis que l’édition 2022 du Africa CEO Forum puisse se tenir à nouveau en présentiel à Abidjan, après les sessions virtuelles organisées en raison de la pandémie de la covid 19.
Je voudrais à présent saluer ma chère amie, Madame Danielle BEN YAHMED, qui fait de chaque édition du Africa CEO un espace privilégié de promotion du leadership féminin.
Je salue également Mesdames les membres de ma délégation et je les remercie de leur présence.
Je souhaiterais saluer également Monsieur Amir BEN YAHMED, Président du Africa CEO Forum, et le féliciter pour avoir su faire de ce forum, l’une des rencontres des leaders du monde des affaires, les plus importantes d’Afrique.
Mes chaleureuses salutations vont à l’endroit de chacune d’entre vous ici présentes, dirigeantes d’entreprises, leaders, femmes influentes du continent.
Je voudrais vous féliciter tout particulièrement, car face à la crise de la COVID 19 qui a quasiment paralysée le monde pendant deux ans, vous avez su faire preuve d’une résilience à toute épreuve pour assurer la survie de vos entreprises.
Ayant été moi-même à la tête de mes sociétés pendant de nombreuses années, je mesure l’ampleur des difficultés qui ont été les vôtres et je salue votre courage et votre détermination.
A l’heure où les décideurs publics, les dirigeants d’entreprises et les investisseurs se mobilisent pour élaborer des stratégies de reconstruction et de développement de l’Afrique, les femmes ont un rôle d’acteur de développement majeur à jouer.
En effet, les femmes mènent quotidiennement des actions qui impactent durablement nos sociétés, que ce soit dans les hautes instances de décision, dans le monde des affaires ou dans le secteur associatif.
Pour ma part, j’ai choisi d’apporter ma pierre à la construction de l’Afrique, en renonçant à ma carrière de chef d’entreprise au profit de mon rôle de Première Dame depuis 2010. Et je voudrais partager avec vous, trois des actions majeures que je mène pour le bien-être de nos populations et pour la croissance de notre Afrique.
La Première est la création en 1998 de ma Fondation Children Of Africa avec ses différents secteurs à savoir : la santé, l’éducation et le social ; La seconde est la lutte que j’ai engagée contre le travail des enfants depuis 2011 ; Et la troisième, est la création en 2012, du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI).
Mes chères sœurs,
La création de Children Of Africa répondait à un objectif : celui d’améliorer les conditions de vie des populations et plus particulièrement des femmes et des enfants dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du social.
En effet, sans la santé, aucun développement n’est possible. C’est pourquoi, l’une de nos réalisations majeures, a donc consisté en la construction d’un hôpital mère-enfant de niveau international, avec un matériel de pointe, et qui rend d’énormes services aux populations, avec ¼ de nos patients soignés gratuitement. Cet hôpital qui est à but non lucratif, avait pour but de prouver que l’on peut soigner nos sœurs et nos enfants sur place et c’est le cas. Plus besoin d’aller accoucher à l’extérieur si l’accouchement est difficile ou de soigner notre enfant ailleurs. Parce que l’éducation est un préalable à tout développement, la fondation déploie d’importantes ressources pour rendre l’école accessible à tous les enfants. Nous avons construit en 2000, d’un Lycée de jeunes filles à l’intérieur du Pays, à Kong plus exactement, pour encourager la scolarisation des jeunes filles. Et notre dernière réalisation en date est la construction en 2020, d’un Groupe Scolaire d’Excellence dédié à nos enfants défavorisés de la commune d’Abobo, qui peuvent ainsi recevoir une éducation de qualité, dans un cadre adéquat. Ils sont totalement pris en charge par la Fondation et sont admis dans cet établissement d’excellence après avoir été reçus à un test d’admission.
En ce qui concerne le secteur du social, nous aidons les populations dans leurs initiatives de développement communautaire et veillons entre autres à la prise en charge des populations vulnérables. Ainsi, nous avons construit 4 foyers d’accueil dont 1 à Abidjan et les 3 autres à l’intérieur du Pays, dédiés à la prise en charge des enfants en difficulté et des enfants victimes de traite, d’exploitation et de travail des enfants. Cette année, la Fondation vient d’entreprendre la construction à Adiaké, d’un centre d’accueil pour les femmes victimes de violence, afin de les aider à se reconstruire.
Mon deuxième engagement en qualité de Première Dame est celui de la lutte contre le travail des enfants. A cet effet, depuis 2012, je préside le Comité National de Lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS) qui a pour rôle de lutter contre le travail des enfants dans notre Pays. Le CNS et ses partenaires mènent d’importantes actions pour éradiquer ce phénomène et nous obtenons des résultats encourageants même si ce n’est pas une tâche facile. Nous ne comptons pas baisser les bras car, il faut se battre contre le travail des enfants, qui ont besoin d’étudier pour devenir les leaders de demain.
A présent, je voudrais vous parler du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire, un programme que j’ai initié en qualité de Première Dame, pour créer les conditions de l’inclusion financière de mes sœurs.
La réalisation du FAFCI a été possible en 2012, grâce au soutien de mon cher époux, le Président Alassane OUATTARA qui croit au potentiel économique des femmes. Le FAFCI est un fonds à taux réduit destiné à financer les activités génératrices de revenus des femmes ivoiriennes qui ne sont pas éligibles aux sources de financements classiques. Aucune caution financière, ni aval, ni frais ne sont exigés à nos sœurs pour pouvoir bénéficier du FAFCI. Le capital du FAFCI est actuellement de 25 milliards F CFA et nos sœurs ont réalisé un taux de remboursement de 98 %. Il a été octroyé à plus 300.000 femmes ivoiriennes qui peuvent ainsi prendre en charge leurs familles, soit plus de 2 millions de personnes sorties de la pauvreté. L’expérience du FAFCI nous prouve que les femmes peuvent contribuer de façon significative, à l’édification d’une Afrique plus forte.
Chères participantes,
Chères sœurs,
Il incombe aux femmes dirigeantes que vous êtes de prendre la place qui est la leur et d’assoir les bases de leur participation active dans la reconstruction de l’Afrique par des décisions fortes et des actions concrètes. C’est à ce prix que nous pourrons jouer véritablement notre rôle dans cette Afrique en pleine reconstruction.
Excellent forum à toutes.
Je vous remercie »