Mobile money : Taxe de 100 FCFA, il y a problème
Une nouvelle taxe forfaitaire sur les transferts d’argent par téléphone est en train de voir le jour au grand dam des consommateurs et au bonheur des propriétaires des lieux de vente de produits de mobile money.
Après la fin de leur grève, les membres du Syndicat national des propriétaires de vente mobile money de Côte d’Ivoire (SYNAM-CI) ont opté pour la phase 2 de leur mouvement : une grille de commissionnement à recouvrer directement auprès des consommateurs, en plus de celle des opérateurs. « C’est la nouvelle grille de commissionnement, en plus de celle présente pour les opérateurs. Les frais de prestation sont à récupérer sur chaque transaction de dépôt ou retrait. Ce montant est la valeur que le propriétaire exige, et est de 100 FCFA. Une nouvelle taxe qui n’a rien à voir avec les frais de l’opérateur », c’est la note d’information du syndicat, qui annonçait l’augmentation des frais de transfert à compter du lundi 6 juin 2022.
Pour le syndicat, cette mesure « provisoire », et qui doit être « en vigueur sur toute l’étendue du territoire national » le sera au moins jusqu’à la rencontre du 17 juin 2022 avec les différents acteurs du milieu. En effet, dans leurs revendications, le syndicat dirigé par Elvis Ayemou soutient que le mauvais paiement des commissions et rémunérations dues aux propriétaires de points de vente (PDV) est la principale raison de leur mouvement d’humeur.
Dans les faits, si depuis cette annonce d’augmentation des tarifs de transfert d’argent par téléphone il n’a pas encore été fait cas de consommateurs empêchés de procéder à leurs opérations, il faut indiquer que la mesure a fait l’objet de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.
A côté de l’indignation de certains consommateurs, cette situation a provoqué la réaction de la Confédération des organisations de consommateurs (COC). « Nous dénonçons et condamnons cette initiative qui n’a aucun fondement. Nous invitons l’ensemble des consommateurs sur l’étendue du territoire national à ne pas céder à cette augmentation. Nous leurs conseillons de recourir aux agences directement gérées par les opérateurs pour effectuer toutes leurs transactions (…) Les organisations de consommateurs de Côte d’Ivoire refusent que les consommateurs soient toujours les seuls à payer pour toute variation des conditions d’exploitation dans un secteur d’activité », peut-on lire dans la déclaration signée de Jean-Baptiste Koffi.
Et même s’il n’y a pas encore eu de réaction de la part des opérateurs, on a pu remarquer une communication digitale rappelant que les opérations de dépôt et de retrait sont bien gratuites de la part d’un opérateur. L’autre alternative, comme indiquée par la COC, serait de se tourner effectivement vers les agences directement gérées par les opérateurs de téléphonie, au lieu de celles tenues par les particuliers, ou alors de faire recours aux distributeurs automatiques promus par certains opérateurs.