Grand-Bassam / Koné Brahima (vice-président MUGCP-CEDEAO) : «La présence de la Sotra est une source de motivation supplémentaire »
La liaison Abidjan-Grand Bassam à partir de Treichville (Gare de Bassam), animée par des minicars, existe depuis les années 60. Fait nouveau, la concurrence avec le lancement de lignes de la SOTRA sur la même desserte, depuis une semaine. Une arrivée qui est loin de susciter de l’anxiété auprès de la Mutuelle générale des chauffeurs professionnels de la CEDEAO dont Abidjan-Bassam est l’une de ses lignes.
A partir de la Gare de Bassam à Treichville, on peut notamment rallier Grand-Bassam, Bonoua, Aboisso, Noé, Adiaké, Assinie. Depuis quand ces lignes existent-elles ?
Pour ce qui est de Grand-Bassam, la ligne existe depuis l’indépendance avec les 504 (Ndlr : Peugeot 504), jusque dans les années 90. C’est après celle de Grand-Bassam que les autres lignes (Assinie, Aboisso, Noé) ont été créées.
La flotte utilisée aujourd’hui est composée de combien de véhicules, au total ?
A dire vrai, aujourd’hui, le nombre de véhicules ne fait que diminuer.
Quelles en sont les raisons ?
C’est en grande partie lié à l’application du décret interdisant l’importation de véhicules d’un certain âge d’Europe. Auparavant, on pouvait trouver 600 véhicules. Aujourd’hui, nous avons perdu 60%, essentiellement pour la raison que je viens d’évoquer.
Êtes-vous préparé à la concurrence ?
Pour un vrai commerçant, la concurrence, lorsqu’elle est loyale, en réalité, est une source de motivation supplémentaire.
Parlant de concurrence, la Sotra a, depuis le lundi 23 mai, étendu ses activités à Grand-Bassam, avec pour l’heure deux lignes, à savoir Treichville-Moossou (500f) et Anani-Moossou (200f)…
Effectivement, je profite de l’occasion pour féliciter la Sotra qui a montré qu’elle est professionnelle.
C’est-à-dire ?
En exploitant cette ligne, elle n’a pas cassé le tarif existant. Nous pensons qu’en procédant ainsi, c’est de la concurrence légale. Aussi, Grand-Bassam fait partie du Grand Abidjan, sans oublier que la Sotra, c’est également l’Etat.
Malgré tout, c’est un concurrent qui débarque ?
Bien sûr. On fait avec, mais surtout, il faut se préparer dans la tête.Ça veut dire qu’il ne faut pas trop tenir compte d’eux. Pour rappel, le transport est libéral.
Est-ce à dire, pour autant, que vous n’avez pas pris de dispositions au préalable ?
Face à cette arrivée, c’est de notre côté d’être toujours régulier. Il faut qu’on soit clair là-dessus. On est conscient que ce sont aux heures de pointe que ça va être un peu difficile. Sinon, en temps normal, selon les études que nous avons faites sur le terrain, nous n’avons pas de craintes.
Selon vous, la différence va se faire, à quel niveau ?
Il faut dire que chacun à ses clients. Aussi, aujourd’hui, à Abidjan, l’Ivoirien a besoin de la rapidité. Et nous, nous sommes les petits porteurs, genre express. Pour celui qui emprunte un bus et met 40 minutes de voyage pour rallier Grand-Bassam ou à l’inverse (en direction d’Abidjan), nous, c’est une trentaine de minutes. On charge à un point A, rapidement et on prend la route, contrairement aux autobus qui vont marquer un arrêt à chaque point d’embarquement ou de débarquement. Ce n’est pas un direct, en tant que tel.
Les difficultés, vous en avez quand même ?
C’est essentiellement dû aux auxiliaires de transport, communément appelés‘‘gnanbros’’, postés à des carrefours sur le boulevard Valéry Giscard d’Estaing (VGE) au niveau de l’échangeur de Marcory, au grand carrefour de Koumassi, au rond-point d’Anani qui s’adonnent au racket, chaque fois que les véhicules prennent des clients en ces différents points. Nous avons tenté, en vain, de combattre ce fléau.
Quand en est-il des actions pour la lutte contre l’incivisme routier ?
A ce niveau, les actions de sensibilisation se poursuivent. On est souvent sur le terrain pour exhorter les uns et les autres à avoir les bons réflexes au volant.
Entretien réalisé par Mathias Kouamé