Jean Bonin à propos de Bictogo: « je n’ai aucun doute qu’il présidera l’Assemblée nationale avec maestria »
L’ancien vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi), Jean Bonin Kouadio s’est prononcé sur la personne du candidat du Rhdp à la prochaine élection à la présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Pour lui, il est l’homme de la situation et le Président Ouattara en le désignant, a fait le bon choix. Voici ce qu’il dit à son sujet :
« À sa demande, nous nous sommes déjà rencontrés et entretenus à plusieurs reprises, entre 2018 et 2021. Au terme de chacune de nos cordiales et fraternelles rencontres, chacun est resté ce qu’il est ; lui RHDP et moi FPI.
Au-delà de nos divergences politiques, que nous avons d’ailleurs, chacun en ce qui le concerne, éloquemment exprimées lors d’un débat qui nous a opposé sur RFI, en 2020, je peux dire de lui qu’il est un homme ouvert, humble et très intelligent.
Ouvert, parce que nous avons parlé de tout (et de rien), sans tabou et sans complexe. Il renvoie l’image d’un homme austère, renfermé et suffisant. Certaine même parlent d’arrogance. Pour l’avoir côtoyé, je peux dire qu’il n’en est rien, car ce Bictogo qui dans l’arène politique se montre pugnace, déterminé et ferme sur ses positions s’avère être, côté jardin, un autre homme, presqu’un agneau.
Son humilité, vous la sentez dès le premier contact. Il vous met tout de suite à l’aise par une petite blague ou une bienveillante taquinerie. À sujet, lors de notre dernière rencontre, je me souviens qu’il m’a dit « mon cher Bonin, Ado n’a pas behou hein, il est popodipo même ! Donc on fait comment maintenant !? ». On a rigolé et on est passé à des sujets plus sérieux. À chaque fois que j’éprouvais l’envie de me désaltérer, c’était lui-même qui s’occupait du service alors qu’il a une pléiade de gens de maison à sa disposition.
D’ailleurs, je me demandais si je devrais accepter de boire lorsqu’il me tendait un verre. Des amis qui étaient informés de nos différentes rencontres d’échanges me répétaient à satiété « s’il te plaît, ne boit surtout pas là-bas ». Par nature, m’interdire, c’est m’inciter. J’ai bu et le ciel ne m’est pas tombé sur la tête. J’ai la tête toujours bien dressée sur mes épaules.
Je terminerai enfin pour dire de lui qu’il m’a semblé être un homme très intelligent. En fait, la 1re fois que je l’ai rencontré, c’était en 2003. J’étais à cette époque Directeur Juridique puis le DGA de l’Autorité Nationale de Régulation du secteur de l’Electricité (Anaré). Lui, il avait une société d’informatique et nous avait fait une proposition pour sécuriser notre système informatique. J’avais alors organisé un appel d’offres qu’il a remporté. Je ne l’avais plus revu. Mais j’ai su plus tard qu’il avait fait de très bonnes affaires sous la refondation où il lui avait bénéficié de juteux contrats de concession de service public.
De toute façon, il n’est pas possible d’avoir le parcours politique et entrepreneurial qu’il a sans être doté d’un minimum d’intelligence. Adama, comme l’appellent ses proches, est la preuve que ce n’est pas l’amoncellement de diplômes et autres certificats d’études qui fondent la capacité cognitive d’un individu. Les épreuves de la vie sont aussi une merveilleuse école. Peut-être la plus formatrice pour dévoiler tout le potentiel qu’a un homme. On ne devient pas un des entrepreneurs les plus prospères d’un pays comme la Côte d’ Ivoire par hasard.
Personnellement, pour ce que j’ai pu voir et entendre de Bictogo Adama je n’ai aucun doute qu’il présidera l’Assemblée nationale avec maestria. Il y arrivera même si, loin s’en faut, il n’y a pas que des amis, y compris dans son propre camp. Des peaux de banane et des coups de poignard dans le dos, il en a reçu. Mais tel le phénix, à chaque fois qu’on le donnait pour politiquement mort, il renaissait de ses cendres.
De nombreux élus du PPA-CI et du PDCI voteront pour lui pour services discrètement à eux rendus. Croyez-moi, il y a le vuvuzela que certains politiciens, dits radicaux, font sur la place publique pour amuser la galerie et il y a certaines réalités de la vie sociale et économique qui, elles, transcendent les clivages politiques et finissent, d’une manière ou d’une autre, par rapprocher les uns et les autres.
Cher Frère et ami, Cher Président, je te souhaite un bon mandat à la tête de la chambre basse du parlement ivoirien ».
Abdel-Habib Dagnogo