COP15/Campagne de reforestation : Le Conseil café-cacao s’inscrit dans une démarche de durabilité environnementale de la production
Représentant aujourd’hui 40% des recettes d’exportation et 15% du Produit intérieur brut (PIB), le binôme café cacao est l’un des secteurs les plus importants pour économique ivoirienne. Cependant, le changement climatique avec son corollaire de rareté des pluies et la problématique de la désertification sont autant de facteurs qui menacent ce secteur si important pour la Côte d’Ivoire. A cela, s’ajoute des législations au niveau de l’Union européenne qui s’annoncent en vue de lutter contre les produits dont le cacao et le café, issus de la déforestation. Une préoccupation à laquelle répond le ‘‘Projet de contribution à la reforestation dans la filière café-cacao’’ du Conseil café cacao. Ce programme a été présenté à la presse au cours d’une conférence le jeudi 19 mai à l’hôtel ivoire.
Selon Jérémie Kouassi kan, directeur chargé de l’appui au développement agricole dudit Conseil, ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts initiée par le gouvernement afin d’atténuer les effets du climat afin de permettre à la Côte d’Ivoire de toujours rester le leader mondial du cacao. Ouvrant cette conférence, M. Kouassi a brièvement exposé le regard des consommateurs sur le cacao ivoirien.
« Quand vous allez en Europe, notre cacao est traité de déforestation importée. Notre chocolat est traité de déforestation sous emballage», a-t-il dit. À cet effet, il s’agira, à titre d’objectif de ce projet, « d’introduire 60 millions d’arbres sur 5 ans dans les vergers cacaoyers-caféiers dans les communautés de producteurs et de transférer les techniques agro-forestières aux producteurs ». Ce projet, qui est à sa seconde campagne, a enregistré 10 millions d’arbres produits dont 3,8 ont été distribués aux producteurs et mis en terre sur la première année.
Cette année, 5 millions d’arbres ont installés en plus. La première phase de cette opération donne un total de 12 millions d’arbres disponibles dont les planting ont démarré ce mois de mai. « Nous voulons contribuer à atténuer les effets du changement climatique afin que nous continuons à produire le cacao et demeurer le leader comme le souhaite le Président de la République. Aussi, nous voulons rassurer les consommateurs internationaux en disant que le cacao est une plante de forêt, mais nous décidé de restituer à la forêt ce que le cacao lui a pris et le café lui a pris en plantant des arbres. Parce que la base d’une forêt ce sont les arbres », a-t-il indiqué. Et d’ajouter, « Nous voulons également à travers ce projet une source de revenu additionnelle parce que ces arbres qui vont être plantés ont plusieurs utilisations ».
Jérémie Kouassi kan pense que la loi en matière de forêt est un argument pour les producteurs pour prendre de façon massive à ce programme de reforestation. « Le code forestier national a changé. L’État a transféré propriété de l’arbre aux producteurs. Avant ce nouveau code forestier promulgué il y a deux ans, c’est l’État qui était propriétaire des arbres dans les secteurs. Mais l’État a décidé de transféré la propriété de l’arbre aux producteurs. C’est à dire que vous avez une parcelle, si un arbre y poussé naturellement ou si vous l’avez planté, c’est vous qui avez l’usufruit », a-t-il soutenu. De plus, les espèces d’arbres à planter seront, selon lui, des arbres fruitiers ou arbres à essence médicinale etc. A noter qu’un dispositif d’immatriculation des arbres a aussi mis en place afin d’assurer la communauté internationale quant à la transparence de cette opération.
Zéphirin Gohia