
Effondrements d’immeubles : 6 personnes déjà écrouées par la justice ivoirienne
La répression contre les responsables d’effondrements d’immeubles connaît sa vitesse de croisière. Depuis le début de l’année, pas moins de 4 immeubles se sont effondrés à Abidjan, causant ainsi la mort de 13 personnes et faisant des dizaines de blessés.
La justice a ouvert des informations judiciaires pour chacun de ces immeubles effondrés. Déjà, on note que plusieurs personnes sont sous les verrous pour nécessité d’enquête.
Le phénomène des effondrements d’immeubles a longtemps été vécu à Abidjan comme une fatalité. Pourtant, ce sont bien la corruption et l’incurie de certains propriétaires, entrepreneurs ou architectes véreux qui provoquent des drames humains. Ainsi, 13 personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées lors de l’effondrement de quatre immeubles depuis le début de l’année, provoquant une colère de moins en moins sourde.


Le procureur d’Abidjan Richard Adou a indiqué que quatre procédures sont en cours. Des poursuites sont engagées notamment pour « homicide et blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui, corruption ou exercice illégale de la profession d’avocat, entre autres ».


Pour l’heure, six personnes ont été inculpées et écrouées. Une dizaine d’autres sont activement recherchées, selon le procureur. Tous encourent jusqu’à 10 ans de prison et 10 millions de francs CFA d’amendes.
Désormais, le parquet veut, par ces informations judiciaires, marquer la détermination et l’engagement de la justice à mettre fin à ces agissements qui causent de nombreux dégâts humains et matériels.
Pour le Gouvernement, c’est le début de la phase répressive de sorte à éviter que ces drames se produisent à nouveau.


On note qu’en 2021, plus d’une cinquantaine d’immeubles construits illégalement ont été démolis par les services du Ministère de la construction, du logement et de l’urbanisme. Et pour 2022, ce sont Neuf autres qui ont fait l’objet de démolition. Même ces chiffres font figure de goutte d’eau dans la mer, dans une ville qui ploie sous la pression immobilière et où 80% des constructions n’ont pas de permis, l’action de répression initiée par les autorités ivoiriennes semble déjà un bon signe pour lutter efficacement contre ce phénomène d’effondrement d’immeubles, dont le corollaire n’est autre des décès et des pertes en matériel pour les usagers.
Abdel-Habib Dagnogo