Sénégal : le décès d’une femme enceinte soulève des questions sur le système de santé
Astou Sokhna, une jeune femme enceinte de 9 mois, est décédée à l’hôpital de Louga (à environ 200 km au nord de Dakar). Sa famille dénonce des « négligences », et a saisi la justice. Face à la presse ce jeudi 14 avril, le ministre de la Santé a parlé d’un « décès maternel évitable ». Le directeur de l’hôpital a été démis de ses fonctions mercredi. De son côté, un collectif citoyen dénonce « un problème structurel » du système de santé.
Le décès d’Astou Sokhna aurait donc pu être évité, selon le ministre de la Santé, à travers « une bonne évaluation du risque et une surveillance optimale durant son séjour à la maternité ». Mais pour Abdoulaye Diouf Sarr, cette situation « douloureuse » « ne reflète pas l’état actuel du système de santé », qui a connu, dit-il, des « progrès significatifs » ces dernières années, notamment avec la baisse de la mortalité maternelle. Cela étant, il reste « des efforts à faire pour humaniser les structures sanitaires du pays », ajoute le ministre, « en mettant l’accent sur la prise en charge des patients ».
Au moment même où se tenait la conférence de presse au ministère de la Santé, le collectif citoyen « Patients en danger » -tout juste créé- faisait également face aux journalistes, pour demander la lumière sur cette affaire, mais aussi pour dénoncer des dysfonctionnements généralisés dans les structures de santé. Accueil, infrastructures, matériel, suivi…« Il y a des millions d’Astou Sokhna au Sénégal » selon le collectif, qui refuse des mesures de « saupoudrage ». Après la marche prévue à Louga demain, un sit-in est annoncé à Dakar le 23 avril prochain.
Ghaëls Babacar Mbaye est porte-parole de « Patients en danger ». Elle revient sur l’ampleur de cette affaire et les attentes du collectif.
Source Rfi