Politique nationale / Après ses récentes sorties : Laurent Gbagbo recadré par le COJEL-RHDP
Les récentes déclarations de l’ex président Laurent Gbagbo continuent de faire des vagues. En effet, le 19 mars dernier à Songon, en tant qu’historien, il a cru bon de revenir sur le développement qu’a amorcé la ville d’Abidjan, à partir des années 30. Dans ce contexte, il a soutenu que « l’urbanisation d’Abidjan a fait beaucoup d’abus et dépouillé les Atchans (Ebriés) », les autochtones. Ainsi pour lui, « l’urbanisation a dépouillé totalement les Ebriés ».
Raison pour laquelle, une fois au pouvoir, il avoue, aujourd’hui, « quand je suis devenu Président, j’ai fait ce que j’ai pu, pour donner à des fils Ebriés, des postes qui pouvaient leur permettre d’essayer de corriger un peu, eux-mêmes ». Si, on s’en tient à la logique de l’ancien chef d’Etat, les choses n’ont pas évolué. D’où son appel à « continuer à se battre ».
Autres régions, des propos presque similaires : du 7 au 10 avril, Laurent Gbagbo a séjourné dans l’Ouest, précisément à Duékoué et Guiglo. Dans cette partie de la Côte d’Ivoire, il a affiché une volonté manifeste de trier, de catégoriser les morts, en ne pleurant que les morts, d’un seul camp, d’une seule communauté qui auraient été victimes, selon lui, du fait que ladite communauté se reconnaissait en lui. Pourtant, on s’en souvient, des supplétifs libériens, à une certaine époque, ont commis des massacres, au nom de l’ancien clan présidentiel. Aussi, il y a eu plusieurs autres heurts meurtriers entre plusieurs communautés dans la même région et même au-delà.
A la lumière de tous ces faits, l’ex chef de l’Etat « devrait avoir des propos mesurés » et ne pas « davantage contribuer à fragiliser le tissu social ». C’est ce qu’a indiqué le jeudi 14 avril, au cours d’une conférence de presse, le Collectif des jeunes leaders (COJEL) du Rassemblement des Houphouêtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), par la voix de son président, Méké Coulibaly. Il a d’abord précisé que, l’initiative du jour (Ndlr : la conférence de presse), « est loin d’être une déclaration d’une quelconque structure statutaire du parti RHDP ». *
Puis, Méké Coulibaly qui était entouré de ses deux vice-présidents, Youssouf Diakité et Losseni Sylla, a « salué » le dialogue politique instauré par le Président Alassane Ouattara. Une volonté, dira t-il, « d’aller à la paix » qui selon le conférencier, « est malheureusement », loin de faire des émules. Revenant à la charge, le jeune leader politique charge Laurent Gbagbo qu’il accuse de « réveiller les vieux démons ». Or, a-t-il rappelé, nous sommes dans un contexte de dialogue politique qui nécessite des « propos mesurés ». Par ailleurs, en prélude aux échéances de 2023, il a conseillé au président du PPA-CI de « soigner son discours » ou à défaut, que « cet acteur principal de toutes les crises en Côte d’Ivoire », fasse « une mise à jour, après son séjour carcéral ». Certainement, pour mieux s’imprégner des réalités actuelles du pays. Faute de quoi, le COJEL RHDP, se dit toujours prêt à monter au créneau pour apporter la riposte « qui s’impose ». Ce Collectif a pour action première d’œuvrer à l’insertion socio-professionnelle des jeunes leaders. Le bureau de l’organisation était également présent à la conférence de presse.
Mathias Kouamé