Présidentielle française: Le Pen repart avec ses thèmes de prédilection
Arrivée deuxième du premier tour de l’élection présidentielle française, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen était ce lundi 11 avril à Soucy, dans l’Yonne. Une visite organisée au dernier moment pour ne pas laisser le champ libre à Emmanuel Macron.
Il était environ 12h30 quand Thierry et Dominique Blanc ont reçu un coup de téléphone : seraient-ils d’accord pour recevoir Marine Le Pen dans leur exploitation céréalière ? La candidate du Rassemblement nationale a débarqué cinq heures plus tard, entourée d’une nuée de caméras.
La presse a été prévenue au dernier moment, rapporte notre envoyé spécial, Julien Chavanne. Pour cette première journée de l’entre-deux-tours, l’équipe de campagne de Marine Le Pen avait initialement prévu une réunion dans de luxueux salons de la capitale avec son état-major. Ça faisait « trop Paris », reconnaît un cadre de l’équipe. Et même si Marine Le Pen le réfute, ce changement de programme apparaît aussi comme une riposte au déplacement d’Emmanuel Macron à Denain, dans les Hauts-de-France.
« Je n’ai pas attendu Emmanuel Macron pour faire campagne parce que sinon je ne l’aurais jamais démarrée, tacle-t-elle, en référence à l’entrée tardive en campagne du président-candidat. Qu’il aille à Denain pour voir les conséquences de cinq ans de sa politique, puisqu’il s’agit d’une des villes les plus pauvres de France, j’espère qu’il en sortira avec la conscience que sa politique a fait énormément de mal. »
Marine Le Pen marche dans la boue auprès du couple, avec encore et toujours le sujet du pouvoir d’achat et l’inflation. « On est face à un mur que le gouvernement cherchait à atténuer parce qu’on est en période électorale, sans dire ce qui nous attend le lendemain de l’élection. Moi, je crois que le rôle d’un dirigeant est de tenir un discours de vérité », soutient-elle.
Pouvoir d’achat et ruralité : le diptyque de la campagne du premier tour restera la ligne de conduite pour le second. « On bat le fer tant qu’il est chaud », explique un proche de la candidate, bien décidé à surfer sur un sujet qui lui réussit jusqu’à présent. Son programme de campagne restera souple, pour ne laisser aucun pouce de terrain à Emmanuel Macron.
Source Rfi