
Pêche et Aquaculture durable: Les pays de l’OEACP pour une synergie d’actions
Les ministres membres de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) en charge de la pêche et de l’aquaculture se sont réunis à Accra, à l’occasion de la 7e réunion de cette institution, autour du thème « l’économie bleue à l’horizon 2030 : favoriser le développement durable de la pêche et de l’aquaculture pour l’avenir ». Ainsi, durant 4 jours, les ministres et hauts fonctionnaires des pays membres de l’OEACP en charge de la pêche et de l’aquaculture ont discuté sur des questions pertinentes concernant le secteur de la pêche au plan national, régional et international. Le ministère des ressources animales et halieutiques de la Côte d’Ivoire y est représenté par une délégation conduite par le Docteur Konan Banny Conseiller Technique du ministre Sidi Tiemoko Touré.

A l’issue des travaux, plusieurs recommandations, contenues dans un plan d’actions stratégiques, ont été faites de sorte à aider à une meilleure gestion des ressources aquacoles de cette zone. Il s’agit d’œuvrer pour « améliorer la gouvernance de la pêche durable à travers la transparence », d’autant plus que « la transparence dans la pêche favorise la durabilité des ressources halieutiques, la contribution à long terme de ce secteur à l’économie nationale et à la répartition équitable des revenus générés, permettant ainsi de préserver les moyens d’existence, la santé et le bien-être des populations ».
Selon le rapport final, ont appelé à « la transmission d’informations opportunes et de qualité sur la pêche pour promouvoir la bonne gouvernance, la gestion et la conservation durables des ressources halieutiques, renforcer la confiance entre les parties prenantes et stimuler la coopération régionale et internationale ».
Ils ont invité « les partenaires de développement à appuyer les actions nationales et locales destinées à renforcer la transparence dans la gouvernance de la pêche à travers des investissements qui se traduisent par des résultats positifs tangibles, à lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée dans les États membres de l’OEACP ». Puis à « la mise en place à l’échelle nationale d’un cadre juridique solide, des stratégies propices fortes et des institutions bien équipées, dotées de ressources suffisantes et disposant de la capacité requise pour prévenir, maîtriser et sanctionner la pêche INN ».
Par ailleurs, ils ont demandé « aux partenaires au développement de renforcer l’efficacité du suivi, du contrôle et de la surveillance ainsi que de fournir l’appui requis sur le plan technologique et du renforcement des capacités afin de lutter efficacement contre la pêche INN et les activités liées à la criminalité organisée tout au long des chaînes de valeur de la pêche. Améliorer la gestion durable du secteur de la pêche artisanale, en renforçant la participation des pêcheurs et des communautés locales à la gouvernance de cette activité, en renforçant les compétences transformationnelles en matière de leadership et de gestion, en préservant la santé des stocks de poissons sains, les emplois et les moyens de subsistance, en veillant à la conservation des écosystèmes côtiers tropicaux et en améliorant la recherche ainsi que la collecte participative et le partage des données ».

Les ministres des pays membres de l’OEACP ont exhorté à élaborer des « plans d’action stratégiques pour la pêche artisanale » nationaux participatifs et fondés sur l’égalité homme-femme et à accélérer leur mise en œuvre, afin d’assurer l’accompagnement des communautés de pêche artisanale et la cogestion des ressources halieutiques, et ce à la lumière des politiques, plans et feuilles de route existants aux niveaux national et régional et des Directives volontaires de la FAO visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté ». Non sans « promouvoir l’utilisation des technologies améliorées et innovantes, telles que les technologies économes en énergie et propres, tout au long des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture ; soutenir la coopération Sud-Sud entre les États membres de l’OEACP afin de faciliter le partage des connaissances, les voyages d’études, le transfert de technologies et le développement accru des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture ».
Ils ont plaidé pour un « meilleur accès de l’ensemble des États membres de l’OEACP aux financements concessionnels, compte tenu de leurs vulnérabilités disproportionnées et à leur exposition aux risques et aux effets du changement climatique ».
Ils ont appelé à « promouvoir le renforcement des synergies entre les programmes, les processus et les politiques portant sur les océans, le climat et la biodiversité ; favoriser une collaboration accrue pour une intégration des politiques transfrontalières et transversales, afin de préserver les écosystèmes sous-jacents en partage; élaborer et la mettre en œuvre des politiques et des stratégies durables en matière d’économie bleue, qui serviront de cadres holistiques pour la santé et la résilience à long terme des océans tout en attirant des investissements et en stimulant une croissance durable des ».
Abdel-Habib Dagnogo