Projet pétrolier dans l’océan Atlantique : Le Canada donne son accord
Les autorités canadiennes ont donné mercredi leur accord pour la construction d’un grand projet pétrolier dans l’océan Atlantique. Il avait déjà été reporté car très controversé.
Baptisé Bay du Nord, ce gisement à 500 kilomètres des côtes de la province de Terre-Neuve sera exploité par le géant norvégien Equinor. L’autorisation du gouvernement donnée mercredi avait été reportée, tant le projet est controversé.
Selon la firme norvégienne, 300 millions de barils de pétrole sur 30 ans vont être extraits de ce gisement et ce projet deviendra ainsi la cinquième plateforme du genre au Canada. Le pays est déjà le quatrième producteur mondial de pétrole.
L’annonce de la construction a aussitôt provoqué une levée de boucliers de la part de certains partis politiques et d’organisations environnementales. Greenpeace estime que c’est le « triomphe » de politiques qui ne « font qu’aggraver la crise climatique ». Le Nouveau parti démocratique, allié au Parlement des libéraux de Justin Trudeau, estime que « cela montre exactement ce qui ne va pas avec ce gouvernement ». « Ils écoutent leurs copains du secteur pétrolier et gazier au lieu d’écouter les spécialistes du climat », selon Laurel Collins, porte-parole du NPD en matière d’environnement.
Ces organisations rappellent aussi que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a qualifié de « folie » la dépendance aux énergies fossiles. Un discours tenu il y a quelques jours seulement à l’occasion de la publication du dernier rapport du GIEC. Les experts climats de l’ONU évaluent à 60% la réduction nécessaire de l’usage du pétrole d’ici 2050.
Mais pour l’instant, justifie le ministre canadien de l’Environnement, « le monde a encore besoin de pétrole ». L’ancien militant pour le climat assure aussi que le gouvernement a imposé des conditions environnementales « plus strictes » que « jamais ». Le projet devra atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, soit 22 ans après le début de l’exploitation.
La contestation de ce projet était telle qu’il a, à déjà deux reprises, été reporté. L’exploitation de ce gisement ravive également nombre de critiques à l’encontre de Justin Trudeau, souvent attaqué ces dernières années sur ses décisions liées au secteur pétrolier, notamment pour avoir nationalisé en 2018 un oléoduc.
Rfi