Brésil: Des milliers d’indigènes brésiliens protestent contre Bolsonaro
Habillés de leurs tenues traditionnelles, des milliers d’indigènes occupent, depuis le mardi 5 avril, un grand champ situé à quatre kilomètres du palais présidentiel, du Congrès et de la Cour suprême à Brasilia. À six mois de l’élection présidentielle, ils dénoncent l’exploitation économique de leurs territoires.
« Nous sommes venus ici pour demander au gouvernement fédéral qu’il mette fin aux menaces qui pèsent sur nos territoires », a indiqué à l’AFP, Sinezio Trovao, représentant de l’ethnie Maguta-Tikuna, un des plus importants peuples indigènes d’Amazonie. Quelque 8 000 indigènes se sont retrouvés à Brasilia à l’occasion du campement Terra Livre (« terre libre ») qui a lieu tous les ans. Elle est organisée par l’ABIP, l’organisation qui représente les peuples indigènes au Brésil.
Après deux ans d’activité en ligne en raison de la pandémie de Covid-19, le rendez-vous a pu se tenir alors qu’une loi autorisant l’exploitation minière dans les réserves indigènes s’apprête à être votée par les députés brésiliens. Le président actuel, Jair Bolsonaro, arrivé au pouvoir en 2019, avait en effet promis d’ouvrir les réserves indigènes existantes, déjà durement frappées par la déforestation, aux industries extractives.
Les indigènes réunis à Brasilia autour de conférences sur la défense de leurs droits représentent quelque 0,2% des 212 millions de Brésiliens, mais leurs réserves occupent environ 13% du territoire du pays. Leur message principal : « Le Brésil est à nous, il n’appartient pas à Bolsonaro, ni aux politiciens corrompus. » Tous dénoncent, en effet, l’accélération des projets économiques sur leurs territoires.
Autre source d’inquiétude : un texte parlementaire qui demande aux indigènes de prouver que les terres sur lesquelles ils habitent leur appartiennent. Une marche vers le Parlement est prévue dans les prochains jours.
Rfi