Maladies virales du manioc : Deux programmes de riposte lancés à partir d’Abadjin-Kouté
Le manioc, aliment de base de près de 500 millions de personnes en Afrique, contribue également à lutter contre la paupérisation, à travers l’autonomie financière qu’elle assure particulièrement à la femme. Mais plusieurs virus encore méconnus du grand public tels que, la maladie de la mosaïque africaine du manioc (CMD), présente dans les pays au sud du Sahara et la maladie de la striure brune du manioc, présentement, en Afrique centrale, peuvent, selon les experts, réduire la production de 40 à 70% voire 90 et même à 100%, de cet aliment, déclaré « culture du 21e siècle » par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation (FAO). Une grande menace donc pour la sécurité alimentaire.
La riposte contre les maladies virales du manioc se met en place
En réaction et à l’initiative du Centre Régional d’Excellence ou West African Virus Epidemiology (WAVE) il a été organisée mardi 22 mars à Abadjin-Kouté (sous-préfecture de Songon) une activité. C’était à la fois, en vue d’annoncer, une campagne de sensibilisation « multidimensionnelles » aux maladies virales de cette plante et de son programme de surveillance participative. La campagne sensibilisation, a confié le Directeur exécutif de Wave, Pr. Justin Pita, doit être « « dynamique » donc on doit sensibiliser « sans cesse ». C’est une caravane qui aura pour villes-hôtes, Aboisso, Dimbokro, Man et Gagnoa, « en attendant des financements », souhaite le Directeur exécutif de Wave, pour pouvoir prendre beaucoup plus de localités en compte.
Il a rappelé que les enjeux de la mise en évidence de ces maladies virales, c’est la sécurité alimentaire et financière. « Il faut déjà sensibiliser pour pouvoir être pro actif. On commence d’abord par la sensibilisation parce que c’est important d’être suffisamment sensibilisé par rapport à la maladie virale qui ne peut être guérie », a expliqué le Pr. Justin Pita. Pour l’éviter, il a conseillé, « d’utiliser des boutures simples » qui nécessite, « la formation » des multiplicateurs de semences de sorte, à fournir des semences saine et de bonne qualité aux paysans. Aussi, toujours selon lui, « il faut pouvoir reconnaître les infectés de sorte que les paysans puissent éviter de prendre les boutures infectées pour les prochaines plantations ». La surveillance participative quant à elle, se déroulera à Abadjin-Kouté et à Bonoua.
Le Coordinateur, le Dr Modeste Kouassi a d’abord fait ce concept est dominé par la collaboration des acteurs impliqués dans la surveillance du manioc; c’est-à-dire et notamment, des chercheurs, les superviseurs (agents de mutualisation), les producteurs. Pour ce faire, un protocole harmonisé dans une dizaine de pays africains, a été mis en place. Le Coordinateur a souligné que la surveillance participative va s’appuyer sur « beaucoup de formations » pour savoir, comment, « au regard », reconnaître la maladie. A côté de cela, il y a l’application intelligente « Nuru » qui permet de détecter les plants malades.
Un combat qui rencontre l’adhésion de tous
En tout cas, la menace est bien réelle et pire, elle est déjà présente sur le sol ivoirien, à en croire Mme Amangoua Avlé Adèle, Présidente-fondatrice de l’Union des femmes entreprenantes et dynamiques de Bonoua et Bongo Société coopérative avec Conseil d’administration (UFEDBO SCOOP CA), dont le manioc est l’un de leurs produits phares. Même si, « le taux n’est pas élevé », l’opérateur économique admet qu’elle a constaté « des traces » de la maladie dans l’un de leurs champs.
En tout cas, « en tant que denrée courante et privilégiée » et aussi, « principale source d revenu », le chef du village d’Abadjin-Kouté, Calixte Djouman estime que, « tout ce qui touche à la production du manioc, en qualité et en quantité, interpelle ». Ainsi, le chef du village se dit, « engagé » aux cotés des autorités politiques, administratives et civiles pour « l’implémentation » de la politique de l’autosuffisance alimentaire ; aux côtés des autorités universitaires pour « tout ce qui est à savoir sur la question » ; aux cotés des producteurs pour « relayer » l’information, « amplifier » la sensibilisation sur les moyens de lutte tel que, la multiplication des boutures saines, en remplacement de celles qui sont maladies et à continuer à la surveillance de la propagation des maladies virales du manioc.
Appui à la recherche scientifique, mention spéciale au District Autonome d’Abidjan
Il est bon de savoir que le District Autonome d’Abidjan qui s’associe aux travaux universitaires en général, et des Centres de recherches, en particulier, apporte son concours au projet de protection de la filière manioc. En l’absence du Ministre-Gouverneur, Robert Beugré Mambé, premier responsable de cette institution, il est revenu à son représentant, Cissé Habout de procéder à l’ouverture officielle des travaux. Mais bien avant, il a « félicité » l’initiative du Centre Régional d’excellence, Wave pour sa technique qui mise sur l’utilisation seulement du matériel végétal « sain » pour la création de nouveaux champs afin d’augmenter le rendement. Il a aussi ajouté que, c’est « ensemble que nous devons sauver notre manioc ».
Au nom du président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, Prof. Zié Ballo, le Prof. Sangaré est particulièrement revenu sur le soutien du District Autonome d’Abidjan aux scientifiques. Il a révélé qu’au cours d’une réunion, le Ministre-Gouverneur a porté son choix sur 5 projets dont celui de Wave. Les autres portent sur la fabrication des bio-pesticides ; un désinfectant environnemental à base de plantes ; une solution hydroalcoolique faite à base de plantes ; une ferme agro-pastorale à Angbavia (Djékanou) pour la mise en place d’unités de fabrication de phyto médicaments et de bio pesticides « à grande échelle ». Des actions qui valant « la gratitude » de la communauté universitaire, précisément de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Pour autant, ce temple du savoir, « attend encore, et encore » du donateur, a confié le Prof. Sangaré. A son tour, il a démontré l’importance du manioc dans les habitudes alimentaires des Ivoiriens ; au point que, a révélé, le Professeur, la Côte d’Ivoire dispose, à travers le CNRA et le CSRS, de variétés performantes de manioc dont les potentiels en rendement sent « largement » au-dessus de 40 tonnes/ha.
Des atouts qui restent contrariés par l’existence de maladies virales susmentionnées. Au terme de la cérémonie, il y a eu une séquence de démonstration pratique de l’utilisation de l’application Nuri. L’envoyé du Ministre-Gouverneur, les représentants de préfets de régions et du maire Eric N’Koumo Mobio, Prof. Dano Clotaire avaient à leur côté, des universitaires, des dirigeants de coopératives agricoles, des producteurs et productrices de la filière manioc.
Mathias Kouamé
Merci beaucoup pour votre savoir-faire surtout le combat qui restaure, libère, renouvèle vraiment vraiment à travers le canal du Journal Le Mandat. Dieu se souvient de vous, le journal le Mandat, la grande famille bénie. Que la Droite triomphante de Dieu vous soutienne toujours au nom de Jésus. Amen.