Ukraine: Un embargo total de l’UE sur le pétrole russe sur la table des sanctions
Alors que les négociations de paix s’enlisent entre l’Ukraine et la Russie, le prix du pétrole poursuit sa hausse. Les Occidentaux devraient se réunir cette semaine pour réfléchir à sanctionner encore plus la Russie. Un éventuel embargo européen sur le pétrole russe revient sur la table. Or, jusqu’ici les Vingt-Sept apparaissaient divisés pour sanctionner le secteur des hydrocarbures russes, très important pour l’économie de la Russie.
Ce sont les États d’Europe centrale qui sont les plus inquiets face à la mise en place d’un éventuel embargo. La Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie importent l’essentiel de leurs besoins énergétiques de Russie. La Pologne importe, certes, du gaz russe, mais disposant de mines de charbon, elle est beaucoup moins dépendante pour sa consommation totale d’énergie.
Quant à la Roumanie, qui produit la grande majorité du gaz qu’elle consomme, elle en importe quand même. Reste l’Italie, qui prévoit de trouver une alternative au gaz russe, mais pas avant au moins deux ans.
Si, pour toutes ces raisons, l’embargo sur le pétrole et le gaz russes est difficile à mettre en œuvre, la situation pourrait bien évoluer. Lors du Conseil européen prévu cette semaine à Bruxelles, les Vingt-Sept pourraient s’engager à acheter en commun du gaz naturel, du gaz naturel liquéfié et de l’hydrogène. Ce serait une façon de réduire leur dépendance vis-à-vis Moscou.
Chaque jour, l’Europe importe en effet pour près de 800 millions d’euros de gaz et de pétrole russes.
Un « embargo total sur la Russie » amputerait le marché de « 15 % des pétrole et gaz » mondiaux
Les prix du baril de Brent, référence du pétrole en Europe, et de WTI américain ont bondit lundi 21 mars de plus de 6%. Au-delà de la guerre en Ukraine, le regain de tensions au Moyen-Orient y joue également un rôle : l’Arabie saoudite a mis en garde lundi contre le risque d’une baisse de ses approvisionnements en pétrole, en raison des attaques des rebelles houthis du Yémen contre ses installations pétrolières.
Mais selon Philippe Charlez, expert en questions énergétiques à l’institut Sapiens, ces attaques sont un phénomène « très ponctuel » et ce qui inquiète le plus le marché et fait donc bondir les prix de carburants reste un éventuel « embargo total sur la Russie, qui est le troisième producteur mondial de pétrole et le deuxième de gaz ».
Source Rfi